Le gouvernement fédéral a décidé de prolonger la période d'examen en vue de la vente de l'entreprise canadienne d'hydrocarbures Nexen Inc. (T.NXY) à la compagnie d'État chinoise CNOOC Limited.

Le Canada s'accorde ainsi plus de temps pour prendre une décision sur un sujet politiquement très délicat. Le premier ministre Stephen Harper a déclaré plus tôt ce mois-ci que cette entente suscitait de difficiles questions du point de vue politique. La transaction d'une valeur de 15,1 milliards de dollars fait l'objet d'une controverse en raison, entre autres, du fait que l'acheteur intéressé se trouve être la propriété exclusive du gouvernement chinois.

Dans un communiqué transmis vendredi soir, le ministre de l'Industrie, Christian Paradis, a confirmé que la période d'examen de l'acquisition proposée de Nexen Inc. par CNOOC Limited, assujettie à la Loi sur Investissement Canada, avait été prolongée jusqu'au 10 décembre 2012. En vertu de cette loi, toute transaction de plus de 330 millions de dollars doit rapporter des bénéfices nets pour le Canada.

Les conservateurs du premier ministre Stephen Harper doivent évaluer si l'accord représente un bénéfice net pour l'économie canadienne, un concept qui, pour le porte-parole du NPD en matière de ressources naturelles, Peter Julian, n'a pas été clairement défini.

En général, la Loi prévoit une période initiale de 45 jours pour l'examen, mais cette période peut être prolongée de 30 jours, a indiqué le ministre Paradis. Toutefois, une décision peut être rendue en tout temps au cours de la période d'examen.

À Ottawa, le Nouveau parti démocratique s'oppose à la vente pour des raisons de sécurité nationale ainsi que de protection de l'environnement et des droits de l'homme. Le Service canadien du renseignement de sécurité a pour sa part exprimé des inquiétudes au sujet des investissements provenant de sociétés d'État étrangères dans son rapport annuel publié plus tôt cette année.

Si le gouvernement fédéral donne son aval à l'entente, Nexen deviendra l'acquisition la plus importante de la Chine

Le gouvernement fédéral a récemment bloqué le rachat d'une autre firme de Calgary, Progress Energy Resources, par la société d'État malaisienne Petronas parce qu'il ne satisfaisait pas à ses critères.