Les cours des métaux industriels au London Metal Exchange (LME) ont légèrement reculé cette semaine, dans un marché refroidi par les perspectives moroses évoquées lors de la conférence annuelle organisée par le LME et ignorant des indicateurs chinois pourtant encourageants.

Le marché des métaux a terminé la semaine en léger repli, accentuant sa baisse des deux premières semaines d'octobre, dans un marché sans grand volume d'échanges et empreint de prudence.

Dès lundi, les discussions tenues lors de la «semaine du LME» («LME Week») - une conférence rassemblant chaque automne à Londres analystes, investisseurs, négociants et groupes miniers -, «ont constitué pour le marché des métaux de base une toile de fond» peu rassurante, a souligné Gayle Berry, analyste de Barclays Capital.

«On y a observé un manque d'optimisme (sur la vigueur du marché), en raison des incertitudes sur les perspectives économiques, et notamment l'environnement économique en Chine», premier consommateur de métaux industriels de la planète, a ajouté Mme Berry.

«Les problèmes des dettes souveraines en Europe restent irrésolus», la Réserve fédérale américaine (Fed) «a des attentes très tièdes sur la reprise de l'économie et du marché du travail» aux États-Unis, et «on voit désormais se concrétiser un ralentissement de la croissance économique en Asie», et particulièrement en Chine, pénalisée par la morosité générale, a ainsi résumé Jason Schenker, économiste de Prestige Economics, lors d'une présentation lundi.

Les prix des métaux, qui s'étaient repris quelque peu mercredi après des indicateurs immobiliers américains meilleurs que prévu, sont ensuite repartis à la baisse, en dépit d'une batterie de statistiques chinoises encourageantes publiées jeudi.

Ainsi, le ralentissement de la croissance s'est poursuivi au troisième trimestre en Chine, mais à un rythme plus modéré (+7,4% en rythme annuel), et la production industrielle du pays a accéléré en septembre, croissant de 9,2% sur un an, plus qu'attendu.

Or, ces chiffres alimentent les craintes de voir retardées de nouvelles mesures de la Banque centrale chinoise pour stimuler l'économie - et ainsi les achats de métaux - ce qui a assombri le marché, miné par ailleurs jeudi par un bond de 6,5% des stocks de cuivre entreposés au LME, ont indiqué les experts de Commerzbank.

Les stocks de cuivre à la Bourse des métaux de Shanghai se sont eux aussi renforcés (ils ont au total gonflé de 30% depuis début septembre), entretenant les doutes sur la demande des entreprises chinoises, ont-ils précisé.

«Les indicateurs (publiés jeudi) montrent que l'économie chinoise est au moins en train de se stabiliser», mais la prudence devrait rester de mise car «un rééquilibrage de l'économie au détriment des secteurs gourmands en matières premières, comme l'immobilier» pourrait diminuer la demande de métaux du pays, a averti de son côté Julian Jessop, analyste de Capital Economics.

La LME Week a par ailleurs abordé la question des délais d'attente dans certains entrepôts du LME - des acheteurs patientant jusqu'à 11 mois à Detroit et 14 mois à Vlissingen (Pays-Bas) pour retirer le métal dont ils sont propriétaires, en raison d'une limitation du volume de métal délivré chaque jour par les sociétés gérant ces entrepôts.

«S'il s'avère que des acheteurs ayant besoin de métal doivent attendre un an ou plus pour l'obtenir et si cela affecte l'économie (...) c'est inacceptable», et «il faudra alors sortir l'artillerie lourde» pour résoudre ce problème, a assuré lundi Charles Li, directeur de la Bourse de Hong Kong (HKEx). Le HKEx a racheté le LME en juin dernier.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 8115$ vendredi contre 8168$ une semaine plus tôt.

L'aluminium valait 1997$ la tonne contre 2002$.

Le plomb valait 2142$ la tonne contre 2156$.

L'étain valait 21 650$ la tonne contre 21 676$.

Le nickel valait 17 080$ la tonne contre 17 290$.

Le zinc valait 1905$ la tonne contre 1937$.