Plus d'un Canadien sur deux (58%) juge que le gouvernement doit bloquer le projet de rachat du groupe pétrolier canadien Nexen par le géant chinois CNOOC, qui deviendrait le plus important investissement de la Chine à l'étranger, selon un sondage publié mardi.

Presque quatre Canadiens sur cinq (78%) estiment par ailleurs que le Canada ne devrait pas permettre à des gouvernements étrangers de contrôler ses richesses naturelles, indique ce sondage de l'institut Angus Reid réalisé les 10 et 11 octobre auprès de 1.000 personnes.

Le sondage a été réalisé alors que le gouvernement conservateur canadien a prolongé jeudi de 30 jours son examen du projet de rachat de Nexen par le géant chinois CNOOC, qui vise à déterminer si cette offre de 15,1 milliards de dollars américains serait profitable à l'économie canadienne.

Amorcé fin août, l'examen pourrait encore être prolongé au terme de cette période, mais seulement avec le consentement de CNOOC.

Considéré favorable à l'investissement étranger, le gouvernement du premier ministre Stephen Harper est divisé sur ce projet, des ministres ayant exprimé publiquement leur réserve, tandis que des députés, notamment de la province pétrolière de l'Alberta, fief du parti conservateur, se sont prononcés contre, au même titre que le principal parti d'opposition au Parlement fédéral à Ottawa.

Signe des remous que crée dans l'opinion ce projet de rachat par une société d'État chinoise, 63% des personnes interrogées dans l'Alberta, province qui renferme la troisième réserve de pétrole de la planète, sont contre le rachat, de même que 57% des électeurs qui ont voté conservateur aux élections fédérales de 2011.