Le géant de l'aluminium Rio Tinto Alcan étudie diverses options, y compris la réouverture des conventions collectives d'environ 1500 travailleurs québécois, afin de réduire ses coûts pour parer aux défis posés par les difficiles conditions du marché mondial.

La division montréalaise de l'entreprise a fourni des cibles de réduction de coûts pour chacune de ses installations à travers le monde, mais n'a pas voulu les rendre publiques.

«Nous devons vraiment réduire les dépenses des installations pour les rendre plus concurrentielles et capables de survivre à la crise actuelle», a déclaré la porte-parole de l'entreprise, Claudine Gagnon.

La compagnie a rencontré jeudi des représentants du syndicat des Travailleurs canadiens de l'automobile pour discuter des inquiétudes des employés quant à la faiblesse du marché mondial de l'aluminium, aux efforts de réduction de coûts et à la fermeture prévue cette année de l'usine de fabrication de cathodes à Arvida. Environ 50 des employés touchés par cette fermeture seront déplacés dans d'autres installations.

Cette rencontre faisait suite à une rencontre générale des employés syndiqués, tenue il y a environ 10 jours.

Les installations québécoises de Rio Tinto Alcan, tout comme les autres ailleurs dans le monde, doivent réduire leurs coûts, a fait valoir Mme Gagnon. Les installations d'Arvida font également face à un défi supplémentaire puisqu'elles ne répondront plus aux normes environnementales de la province à partir de 2015.

Mme Gagnon a précisé que la réouverture des conventions collectives n'avait pas fait l'objet d'une décision formelle, mais que l'option était envisagée pour le local 1937 de l'usine d'Arvida et quelques autres installations qui lui sont affiliées, incluant celles de Vaudreuil et de Laterrière, ainsi que le centre de recherche d'Arvida.

«Cela pourrait faire partie des options fait partie des options qui nous permettrons de réduire nos coûts, mais c'est ce que nous analysons en ce moment.»

Parmi les autres options, on envisage également de modifier les règles de travail pour réaliser des économies au cours des 12 à 18 prochains mois.

Rio Tinto Alcan n'a pas exclu des mises à pied à ces installations, mais Mme Gagnon a précisé qu'aucun plan n'était prévu pour rouvrir les conventions collectives dans d'autres usines, incluant celle d'Alma.

Des responsables des Travailleurs canadiens de l'automobile n'ont pu être joints immédiatement.

Selon le président du Syndicat des travailleurs de l'aluminium à Alma, Marc Maltais, le syndicat n'a pas encore rencontré la direction pour discuter de ses demandes.

Même si le syndicat reconnaît l'existence de difficultés pour l'industrie mondiale de l'aluminium, la faiblesse des coûts énergétiques fait du Québec un des endroits les moins coûteux au monde pour produire le métal.

«Plus la situation se détériore ailleurs dans le monde, plus cela démontre l'importance des investissements au Québec; le contexte économique nous est donc favorable», a-t-il déclaré lors d'un entretien.

Mme Gagnon a pour sa part précisé que toute mesure de réduction de coûts à Alma serait conforme aux engagements pris dans la convention collective adoptée en juillet.

L'exercice de réductions de coûts de Rio Tinto Alcan survient alors que sa société mère de Londres procède à un dégraissage de 500 millions US de ses coûts annualisés, notamment en réduisant les dépenses en capital, en diminuant les frais de soutien et en gelant les embauches. Rio Tinto tente ainsi de s'ajuster au ralentissement de la croissance économique chinoise.

Rio Tinto a acheté le géant québécois de l'aluminium Alcan en 2007 pour 38 milliards de dollars.