Une fois fermée, la centrale nucléaire Gentilly-2 ne restera pas debout sur le bord du fleuve comme Gentilly-1 depuis sa fermeture il y a 40 ans. Elle sera démantelée, affirme la ministre des Ressources naturelles.

«Nous, on a parlé de déclassement. Un déclassement implique qu'il y aura un plan de démantèlement», a dit Martine Ouellet en entrevue avec La Presse Affaires.

La ministre demandera à Hydro-Québec de lui présenter un plan de déclassement et ne veut pas s'avancer sur les coûts ou l'échéancier de l'opération. «Je vais laisser le soin à Hydro-Québec de me présenter un plan dans les détails et sur combien de temps ça pourrait être fait.»

Ça devrait se faire rapidement, selon elle. «Je suis certaine qu'ils ont déjà commencé à réfléchir à de quelle façon tout ça va procéder.»

Avant de prendre la décision de fermer Gentilly-2, la ministre n'a pas eu accès à une estimation des coûts de la réfection réactualisée par Hydro-Québec. Elle n'en avait pas besoin. «On sait que c'est une sage décision économique, a-t-elle dit, parce le coût de la réfection de la centrale de Point Lepreau au Nouveau-Brunswick a été beaucoup plus élevé que prévu. On peut présumer qu'il y aurait des dépassements de coûts importants aussi à Gentilly-2.»

En plus, le Québec a des surplus d'électricité et n'a pas besoin de la centrale nucléaire, a-t-elle dit.

Comme ceux qui auraient voulu conserver Gentilly-2, Martine Ouellet croit qu'une diversification du portefeuille énergétique est une bonne chose. «Une diversification, ce n'est jamais mauvais d'un point de vue énergétique. Mais on ne croit pas qu'au Québec, on ait besoin d'avoir du nucléaire parce qu'on a d'autres alternatives plus intéressantes.»

La fermeture de Gentilly-2 fera un trou dans le bilan d'Hydro-Québec, et pourrait même effacer ses profits dès cette année. La ministre laisse cet aspect du dossier au ministre Marceau. «Ça devra passer à un moment ou à un autre [dans le bilan d'Hydro]. C'est mon collègue des Finances qui va pouvoir répondre à ça.»

Martine Ouellet, qui a travaillé près de 20 ans chez Hydro-Québec, n'a pas encore rencontré son PDG Thierry Vandal pour discuter de Gentilly-2. Elle n'anticipe pas de problème particulier. «Je pense qu'on va pouvoir travailler en collaboration sur ce dossier.»

Le contrat de M. Vandal a été renouvelé par anticipation en avril dernier. Il commencera le 3 octobre un nouveau mandat de cinq ans avec un salaire annuel de base de 452 076$.