Les prix des métaux industriels au London Metal Exchange (LME) ont été sous pression pendant une grande partie de la semaine dans un marché prudent, avant de se ressaisir jeudi et vendredi à la faveur d'un regain d'optimisme des investisseurs et d'un léger affaiblissement du dollar.

Les cours des métaux de base se sont d'abord inclinés en début de semaine, alors que continuait de se dissiper l'euphorie suscitée au début du mois par les mesures exceptionnelles des banques centrales américaine et européenne, les investisseurs continuant de s'interroger sur leur impact.

Leurs doutes ont été alimentés mardi par des propos du patron de la branche de la Réserve fédérale américaine (Fed) de Philadelphie, Charles Plosser, qui a déclaré son opposition au nouveau programme de rachats d'actifs de la Fed, qu'il a jugé «inefficace» et «inopportun».

«Les espoirs d'une reprise économique rapide dès cette année ont disparu» et «il n'y a aucune garantie que les politiques monétaires accommodantes des grandes banques centrales auront un véritable impact (positif) sur le long terme», a souligné Neil MacKinnon, analyste chez VTB Capital.

«Les opérateurs redoutent que la nouvelle vague d'assouplissement quantitatif de la Fed ne parvienne pas à stimuler la croissance économique des Etats-Unis autant qu'espéré, et cette inquiétude, ajoutée à l'agitation sociale croissante dans la zone euro, a provoqué mercredi un fort mouvement de vente sur le marché des métaux», a renchéri William Adams, du cabinet Fast Markets.

Alors que l'Espagne et la Grèce ont connu des manifestations émaillées de violences contre les plans d'austérité mis en oeuvre dans ces pays, les investisseurs tendaient à délaisser les actifs jugés risqués, tels les métaux industriels.

Mais dans un marché volatil, les cours ont rapidement inversé la tendance, effaçant dès jeudi leurs pertes des jours précédents, le nickel et l'étain parvenant même vendredi à finir la semaine en nette hausse.

À l'unisson des places boursières, les métaux de base ont profité de spéculations sur des injections massives de liquidités dans l'économie par la Banque centrale chinoise, à même de stimuler les achats de matières premières du pays -- principal consommateur de métaux industriels de la planète.

Et surtout, «les marchés ont été revigorés (jeudi en fin d'échanges européens) par la présentation du budget espagnol», mêlant nouvelles mesures de rigueur et réformes structurelles, «ce qui ouvre la voie à une demande d'aide extérieure» par Madrid, a indiqué M. Adams.

Le soudain regain de confiance des investisseurs a également soutenu l'euro, et la dépréciation du dollar rendait d'autant plus attractifs les métaux de base, libellés dans la monnaie américaine, pour les acquéreurs munis d'autres devises.

La prudence devrait rester de mise la semaine prochaine sur le marché, toujours suspendu aux développements dans la zone euro et dans l'attente d'informations sur la vigueur de l'économie chinoise, dont l'activité manufacturière s'est contractée ces derniers mois.

«L'indice PMI officiel qui sera publié lundi en Chine montrera si les récentes dépenses d'infrastructures approuvées récemment (par le gouvernement) ont déjà amélioré la situation du secteur manufacturier» dans le pays, ont rappelé les experts de Commerzbank.

En revanche, ont-ils souligné, «il ne faut pas s'attendre à voir le marché des métaux stimulé la semaine prochaine par la demande» du géant asiatique en raison de l'absence des investisseurs chinois pour les congés de la fête nationale.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 8250$ vendredi contre 8.283 dollars une semaine plus tôt.

L'aluminium valait 2123$ la tonne contre 2106$.

Le plomb valait 2300$ la tonne contre 2283$.

L'étain valait 21 700$ la tonne contre 20 825$.

Le nickel valait 18 576$ la tonne contre 18 086$.

Le zinc valait 2120$ la tonne contre 2124$.