Dans un contexte où le marché des actions minières est déprimé, Stornoway Diamond (T.SWY), qui veut construire la première mine de diamants du Québec, cherche par tous les moyens à éviter la dilution de son capital-actions.

Par conséquent, la société veut revoir son plan de match pour réduire l'investissement initial de la mine, qui est prévu à hauteur de 800 millions.

Elle ne ferme pas non plus la porte à la vente d'une redevance ou la signature d'une entente d'approvisionnement sur la production future de sa mine.

Stornoway Diamond avait annoncé la semaine dernière des discussions avec un groupe de sept institutions financières (incluant la société d'État Investissement Québec) avec l'objectif d'obtenir un financement par emprunt de 475 millions. Mais il lui faudrait encore mettre la main sur quelque 325 millions par l'entremise d'un financement par action. Or, l'action de Stornoway (SWY) ne vaut plus que 0,70$ à la Bourse de Toronto, contre près de 2$ il y a un an.

«Le plus grand problème dans le secteur minier aujourd'hui n'est pas la dette, a affirmé le président et chef de la direction de Stornoway, Matt Manson, à l'occasion de l'assemblée annuelle des actionnaires, hier à Montréal. «Il y a des prêteurs intéressés. Le plus grand problème est le financement par action.»

La valeur de l'action

«Notre objectif est de préserver la valeur pour l'actionnaire, donc de limiter la dilution de l'action», a indiqué M. Manson à ses actionnaires.

Stornoway envisage ainsi de reporter de quelques années la construction d'un puits qui s'enfoncerait dans la mine souterraine, à la verticale. La construction de ce seul puits vaut 123 millions, a affirmé le chef des opérations, Patrick Godin, à La Presse Affaires.

La partie supérieure du gisement pourrait être exploitée avec une rampe (accès diagonal au lieu de vertical). Cela augmenterait quelque peu les frais d'exploitation, mais pourrait réduire le capital initial de plusieurs dizaines de millions. Stornoway mène actuellement une étude interne pour préciser les potentielles économies.

Le PDG Matt Manson se montre également disposé à conclure un financement basé sur la production future de la mine Renard, située à 350 kilomètres au nord de Chibougamau. Un investisseur financier ou un utilisateur de diamants pourrait s'engager à acheter directement une partie de la production en échange d'un financement pour la construction. Stornoway pourrait également vendre une redevance sur les futures ventes de la mine.

«Nous ne sommes pas dogmatiques là-dessus, si cela permet de réduire la quantité d'actions à émettre», soutient Matt Manson.