Le prix de l'or a nettement grimpé cette semaine, à un niveau plus vu depuis fin février, aidé par un dollar affaibli, alors que se renforçaient les attentes de nouvelles mesures de la Réserve fédérale américaine (Fed) pour soutenir une économie à la peine.

OR

Le métal jaune s'est renforcé tout au long de la semaine, le prix de l'once engrangeant quelque 80$ pour se hisser vendredi à 1741,70$, un sommet plus atteint depuis le 29 février.

«Le marché de l'or a apprécié le plan dévoilé par la Banque centrale européenne (BCE) et anticipe des mesures supplémentaires de la part de la Fed» lors de sa réunion de politique monétaire la semaine prochaine, a expliqué Austin Kiddle, analyste du courtier spécialisé Sharps Pixley.

Le président de la BCE Mario Draghi n'a pas déçu les attentes des investisseurs, en annonçant jeudi un nouveau plan de rachat de dette publique destiné à diminuer la pression sur les pays les plus fragiles de la zone euro.

Or, «les investisseurs considèrent que ces mesures augmentent la probabilité d'un renforcement de l'inflation dans la zone euro et la réunion de la BCE a provoqué une vague d'achats d'or qui ont poussé le prix du métal jaune au-delà du seuil des 1700$ l'once», a expliqué Simon Denham, analyste du courtier Capital Spreads.

L'or est habituellement considéré comme un bon bouclier contre l'inflation.

De plus, l'affaiblissement du dollar face à un euro revigoré par ces annonces de la BCE contribuait à rendre plus attractifs le métal jaune, libellés dans la monnaie américaine, pour les acquéreurs détenant d'autres devises.

Le prix de l'or s'est ensuite envolé vendredi, bondissant de 30 dollars en l'espace de quelques minutes, après l'annonce d'une baisse plus forte qu'attendu des embauches en août aux États-Unis.

Cet indicateur morose venait conforter les espoirs de voir la Fed agir pour soutenir l'économie et a sévèrement pesé sur le dollar, des injections de liquidités de la banque centrale étant en effet de nature à diluer la valeur du billet vert.

Signe de l'appétit des investisseurs spéculatifs, le plus grand fond d'or coté dans le monde, SPRD Gold Trust, a vu le volume de ses participations grossir de près de 4 tonnes cette semaine, à 1293,2 tonnes, au plus haut depuis mi-mars.

Les cours du métal jaune ont par ailleurs été encouragés par la publication en début de semaine du rapport du cabinet GFMS (groupe Thomson Reuters), qui fait référence sur le marché de l'or.

Selon les prévisions des experts de GFMS, les prix devraient franchir la barre des 1800$ l'once d'ici la fin de l'année, grâce à une demande record en volume (970 tonnes) comme en valeur (53 milliards de dollars) au second semestre, pointant notamment la poursuite de perspective de politiques monétaires accommodantes.

Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé vendredi à 1728$ contre 1648,50$ le vendredi précédent.

ARGENT

Considéré comme une alternative moins onéreuse au métal jaune, l'argent a accompagné l'or dans son ascension, gagnant environ 7% au cours de la semaine et montant vendredi à 33,67$ l'once, un sommet plus atteint depuis le 13 mars.

Le métal gris a terminé vendredi à 32,22$ l'once contre 30,52$ sept jours auparavant.

PLATINE/PALLADIUM

A l'instar de l'or et des métaux industriels, les cours des platinoïdes ont gagné du terrain cette semaine, le platine se hissant même vendredi à son plus haut niveau depuis quatre mois et demi, à 1604,99$ l'once.

Si le marché restait soutenu par les conflits sociaux dans le secteur minier en Afrique du Sud (premier pays exportateur de platine), les prix ont également profité de chiffres encourageants des ventes de voitures aux États-Unis, où elles ont progressé de près de 20% sur un an en août.

L'industrie automobile constitue le premier débouché des métaux platinoïdes.

Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a terminé vendredi soir à 1593$ contre 1517$ une semaine auparavant.

L'once de palladium a fini à 647$ contre 623$ le vendredi précédent.