Les prix des métaux au London Metal Exchange (LME) ont nettement grimpé cette semaine, dopés par des mesures de la Banque centrale européenne (BCE), des dépenses dans les infrastructures en Chine et les espoirs de voir la Réserve fédérale américaine (Fed) agir davantage.

La semaine a commencé sur une note morose, avec l'annonce d'une nouvelle contraction plus forte qu'attendu de l'activité manufacturière en Chine, principal consommateur de métaux de base de la planète, mais aussi aux États-Unis.

Ces indicateurs ternes «ont mis les prix des métaux sous pression» lundi et mardi, mais «ce recul n'a pas duré longtemps, car ces statistiques médiocres renforcent également la probabilité de mesures de soutien» par les banques centrales chinoise et américaine, ont indiqué les experts de Commerzbank.

Des coups de pouce à l'économie par les banques centrales sont de nature à stimuler les investissements dans les matières premières. De plus, de telles mesures par la Fed tendent à diluer la valeur du dollar, rendant plus attractifs les métaux, libellés dans la monnaie américaine, pour les acquéreurs munis d'autres devises.

De fait, les prix des métaux de base ont effacé leurs pertes dès mercredi, dans un marché de surcroît soutenu par la perspective de mesures fortes de la BCE lors de sa réunion du lendemain.

Le président de l'institution Mario Draghi n'a pas déçu les attentes, en dévoilant jeudi un nouveau plan de rachat de dette publiques destiné à soutenir les pays les plus fragiles de la zone euro.

En permettant de diminuer pendant quelque temps les tensions dans l'Union monétaire, «le plan Draghi va offrir un répit aux marchés, ce qui devrait continuer de tirer les cours vers le haut», a estimé William Adams, analyste du cabinet Fast Markets.

Après avoir renforcé leurs gains à la suite de la réunion de la BCE, les cours des métaux ont accéléré fortement leur hausse vendredi.

«Les médias chinois ont dévoilé de nouvelles dépenses massives en perspective dans les infrastructures du pays, ce qui explique sans aucun doute une partie de l'enthousiasme enregistré vendredi sur le marché des métaux», a observé Edward Meir, analyste du courtier INTL FC Stone.

Selon des médias officiels, la Chine a ainsi donné son feu vert à un ensemble d'investissements de plus de mille milliards de yuans (158 milliards de dollars) pour développer 55 projets d'infrastructure allant des lignes de métro aux autoroutes, qui devraient gonfler la demande de métaux du pays.

«Si on ajoute (aux mesures de la BCE) ces dépenses d'infrastructures en Chine et le potentiel pour un assouplissement monétaire (aux États-Unis), l'environnement est propice à une poursuite de la hausse des prix des métaux», a ajouté M. Adams.

La réunion de la Fed les 12 et 13 septembre devrait désormais concentrer les attentions du marché, qui a digéré cette semaine des indicateurs contrastés sur le marché du travail américain.

Vendredi, le très attendu rapport mensuel sur l'emploi a fait état d'un recul inattendu du taux de chômage aux États-Unis en août, à 8,1%, mais d'une baisse plus forte que prévu des embauches, suscitant la déception de certains investisseurs et un repli du dollar.

«Ce sont des chiffres que la Fed devra digérer. Les métaux sont restés orientés à la hausse (après la publication du rapport sur l'emploi), grâce à l'affaiblissement du dollar», a commenté M. Meir.

Le CUIVRE s'est hissé vendredi à 7895$ la tonne, au plus haut depuis le 14 mai, tandis que l'ALUMINIUM atteignait 2004$ la tonne, un sommet depuis trois mois.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 7822$ vendredi vers 10h contre 7563$ une semaine plus tôt vers la même heure.

L'aluminium valait 2003$ la tonne contre 1877$.

Le plomb valait 2079$ la tonne contre 1952$.

L'étain valait 19 915$ la tonne contre 19 450$.

Le nickel valait 16 300$ la tonne contre 15 905$.

Le zinc valait 1960$ la tonne contre 1824$.