Des ONG de défense de l'environnement ont dénoncé lundi l'octroi d'un permis environnemental pour un projet de mine d'or développé par la compagnie canadienne Eldorado Gold en Roumanie, à Certej (ouest), et qui prévoit l'utilisation de cyanure.

Ce permis «crée un précédent très dangereux pour la Roumanie», estiment ces organisations dénonçant des «irrégularités».

«En accordant ce permis, les autorités considèrent acceptables le défrichage de 187 hectares de forêt et la superposition d'un projet minier sur un site Natura 2000», poursuivent ces ONG dont Alburnus Maior et le Centre indépendant pour le développement des ressources environnementales.

En réaction au communiqué des ONG, la ministre de l'Environnement, Rovana Plumb, a fait savoir qu'elle avait demandé la vérification d'urgence du permis délivré par l'Agence régionale pour la protection de l'Environnement de Timisoara (ouest).

Elle a demandé la révocation du directeur de l'Agence, affirmant qu'il n'avait pas informé les autorités.

Le 27 juillet, la société Eldorado Gold, avait pourtant annoncé dans un communiqué avoir reçu un permis environnemental clé pour l'exploitation du site de Certej.

Le ministère n'était pas disponible pour expliquer pourquoi il a découvert l'existence de ce permis seulement début septembre.

Les ONG ont dénoncé le fait que le gouvernement du premier ministre social-démocrate Victor Ponta n'a demandé «aucune garantie» pour la protection de l'environnement alors que le projet implique l'utilisation de cyanure, une substance autorisée sous des conditions strictes pour l'exploitation aurifère dans l'Union européenne.

Eldorado Gold est une société canadienne basée à Vancouver et qui exploite sept gisements d'or, de fer ou d'argent, en Chine, Turquie, Grèce et au Brésil.

Elle a réalisé des ventes d'or d'un montant de 214,2 millions de dollars américains au deuxième trimestre 2012.

Un autre projet de mine d'or développé par la société canadienne Gabriel Resources à Rosia Montana, un village au coeur des Carpates connu pour ses vestiges archéologiques romains, suscite depuis des années une vive polémique en Roumanie. Ce projet est toujours en attente d'un permis environnemental.