Les prix des métaux industriels échangés au London Metal Exchange (LME) ont évolué en dents de scie cette semaine, dans un marché sans élan qui digérait des indicateurs américains contrastés, l'aluminium étant de surcroît miné par la surproduction chinoise.

Après avoir été déçu début août par l'absence de nouvelles mesures des banques centrales européenne et américaine, le marché des métaux continue «de fluctuer dans des fourchettes de prix étroites», dans un volume d'échanges limité «reflétant la torpeur estivale», a souligné Robin Bhar, analyste de la Société Générale.

Selon lui, les cours restent tiraillés entre les espoirs de mesures de relance qui pourraient venir dans un proche avenir soutenir l'économie et donc stimuler les achats de matières premières, et les incertitudes sur un environnement économique morose.

De fait, les investisseurs ont digéré cette semaine une série d'indicateurs américains très contrastés. Ainsi, si la production industrielle s'est à nouveau affichée en hausse en juillet, l'activité manufacturière des régions de New York et de Philadelphie s'est repliée en août.

Après l'annonce jeudi d'une nouvelle augmentation des inscriptions au chômage la semaine dernière aux États-Unis, le marché saluait vendredi des indicateurs plus encourageants, avec une remontée en juillet de l'indice composite des indicateurs économiques américains publié par le Conference Board.

Par ailleurs, «le marché a été soutenu par des déclarations de la chancelière allemande Angela Merkel», qui a affirmé jeudi depuis le Canada «être sur la même ligne» que la Banque centrale européenne (BCE) pour la défense de l'euro, a observé Edward Meir, analyste du courtier INTL FCStone.

Cependant, «en dépit des conditions relativement tranquilles sur les marchés», de nombreux opérateurs étant absents pour leurs congés estivaux, «les turbulences de la crise des dettes européennes peuvent refaire surface à tout moment», a estimé M. Meir.

De plus, «à moins d'un coup de pouce du gouvernement, l'environnement économique en Chine ne devrait pas s'améliorer à court terme», ce qui devrait continuer à miner le marché des métaux, a-t-il ajouté. La Chine, de loin le premier pays consommateur de métaux au monde, est particulièrement scrutée par les investisseurs.

Des déclarations du premier ministre chinois Wen Jiabao, qui a affirmé mercredi que le pays atteindrait ses objectifs économiques pour l'année 2012, n'ont provoqué qu'un bref sursaut des prix sur le LME, qui ont rapidement battu en retraite les heures suivantes.

«Etant donné cette réaction très limitée, il semblerait que les marchés en ont assez des discours et veulent voir la banque centrale chinoise intervenir» pour soutenir la relance économique du géant asiatique, et les prix «devraient continuer à faire du surplace dans l'attente de décisions concrètes», a commenté William Adams, analyste de la société Fast Markets.

L'ALUMINIUM est tombé jeudi à 1827,25$ la tonne, son plus bas niveau depuis octobre 2009. Il a vu son cours plonger de 20% depuis mars.

«La faiblesse de l'aluminium s'explique avant tout par le haut niveau de l'offre chinoise», dopée par les subventions publiques et venant gonfler les stocks mondiaux, ont indiqué les experts de Commerzbank.

Les fonderies du pays ont ainsi augmenté de 11% leur production d'aluminium au cours du premier semestre 2012 par rapport à la même période l'an passé, et la production du pays a atteint en juin un niveau record, à 56 tonnes par jour, ont-ils rappelé.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 7537$ vendredi contre 7440$ une semaine plus tôt vers la même heure.

L'aluminium valait 1857$ la tonne contre 1877$.

Le plomb valait 1872$ la tonne contre 1898$.

L'étain valait 18 460$ la tonne contre 17 785$.

Le nickel valait 15 467$ la tonne contre 15 305$.

Le zinc valait 1800$ la tonne contre 1842$.