Le cours de l'or a décliné cette semaine dans un marché extrêmement nerveux, pâtissant de la déception des investisseurs après un discours du président de la Réserve fédérale américaine (Fed) sans nouveaux indices sur un possible assouplissement monétaire de l'institution.

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Le cours de l'once d'or a enregistré cette semaine des fluctuations en dents de scie, mais a dans l'ensemble confirmé le recul entamé la semaine précédente dans un marché sans élan.

«La mauvaise performance de l'or reflète en grande partie la déception des marchés à propos du discours de Ben Bernanke, qui, contrairement aux attentes, n'a livré aucun signe de mesures imminentes d'assouplissement de la politique monétaire de la Fed», a commenté Ashraf Laidi, analyste du cabinet City Index.

Le président de la banque centrale des États-Unis, lors d'une audition mardi et mercredi devant le Congrès américain, a ainsi dressé un tableau morose de l'économie du pays et répété que son institution se tenait prête à agir davantage si nécessaire.

«Mais M. Bernanke est resté silencieux sur d'éventuelles injections de liquidités de la Fed (pour soutenir l'économie), des mesures qui avaient fortement soutenu les cours des métaux précieux au printemps» et que les investisseurs espèrent voir la banque centrale renouveler, a souligné M. Laidi.

En effet, ces injections de liquidités par la Fed dans l'économie sont susceptibles de stimuler les investissements dans les métaux précieux, mais aussi de diluer le dollar, ce qui rend plus attractifs les achats d'or libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises.

«Des indicateurs médiocres publiés récemment aux États-Unis avait renforcé les espoirs de voir Ben Bernanke faire de claires allusions à une reprise de l'assousplissement monétaire de la Fed. Cela n'a pas été le cas, et en conséquence le dollar a bondi, pesant sur le cours de l'or», ont observé de leur côté les experts de Commerzbank.

Signe de la violente désaffection des investisseurs spéculatifs pour le métal jaune, SPDR Gold Trust - le plus important fonds d'or coté dans le monde - a vu le niveau de ses participations chuter de 12 tonnes en une semaine, descendant jeudi à 1257 tonnes, son plus bas niveau depuis janvier.

De plus, l'or pâtit de l'affaiblissement de la demande en Inde, premier pays consommateur d'or dans le monde.

Des conditions météorologiques défavorables (pluies de mousson tardives et moins abondantes que d'habitude) laissent en effet présager de récoltes moins bonnes que prévu dans le pays et donc de moins de revenus pour les populations rurales, «ce qui pousse ces populations, qui représentent 60% de la demande d'or en Inde, à diminuer leurs achats» de métaux précieux, ont expliqué les analystes de Commerzbank.

Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé vendredi à 1576,25$ contre 1595,50$ le vendredi précédent.

ARGENT

Le prix du métal gris a suivi les fluctuations du cours de l'or, mais résistait un peu mieux que le métal jaune, soutenu par un intérêt toujours robuste des investisseurs spéculatifs.

«Les investisseurs considèrent clairement le cours actuel de l'argent comme une opportunité pour réaliser des achats à bon compte», ont souligné les experts de Commerzbank.

L'argent est souvent vu comme une option alternative moins onéreuse au métal jaune.

L'once d'argent a terminé vendredi à 27,07$ contre 27,48$ sept jours auparavant.

PLATINE/PALLADIUM

Les cours des métaux platinoïdes, dont le principal débouché est l'industrie automobile, «ont déjà intégré le ralentissement de la demande» mondiale dans un environnement économique morose, mais ils «se sont à nouveau trouvé à la merci cette semaine de la chute du prix de l'or» qui les a entraînés dans son sillage, a commenté le courtier spécialisé Johnson Matthey.

Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a terminé vendredi soir à 1408$ contre 1424$ une semaine auparavant.

L'once de palladium a fini à 577$ contre 581$ le vendredi précédent.