Les prix des métaux échangés au London Metal Exchange (LME) ont terminé majoritairement en baisse une semaine en dents de scie, dans un marché déçu par des propos du président de la Réserve fédérale américaine (Fed) Ben Bernanke et plombé par un renchérissement du dollar.

Les cours des métaux industriels ont tenté de se reprendre en début de semaine, portés par les espoirs d'indices sur un nouvel assouplissement monétaire aux États-Unis, mais le marché a finalement perdu du terrain, dans des échanges nerveux et sans grand volume.

Focalisant l'attention des investisseurs, M. Bernanke, qui s'exprimait mardi et mercredi devant le Congrès américain, «n'a pas beaucoup varié de ses précédentes déclarations», a observé Edward Meir, expert du courtier INTL FCStone.

Il a ainsi dressé un tableau très morose de l'économie américaine, et a répété que son institution se tenait prête à agir davantage si nécessaire.

Cependant, «ce qui a déçu les opérateurs, c'est qu'il n'a pas fourni de précisions sur d'éventuelles mesures de relance à court terme de la banque centrale, cela a provoqué un mouvement de vente important sur le marché de métaux», a poursuivi M. Meir.

De telles mesures de soutien de la Fed se traduisent habituellement par des injections de liquidité dans la première économie mondiale, ce qui a pour effet de stimuler les investissements dans les matières premières, mais aussi de diluer la valeur du dollar, ce qui rend encore plus attractifs les achats de métaux libellés en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises.

Les auditions de M. Bernanke ayant douché les attentes des investisseurs, la devise américaine a repris des forces.

Le billet vert est même monté vendredi à son plus haut niveau depuis deux ans face à un euro affaibli par les inquiétudes sur la zone euro, contribuant ainsi à peser sur les cours du LME.

D'autant qu'une salve d'indicateurs moroses avivait les craintes à propos de l'économie aux États-Unis, avec une forte remontée des inscriptions au chômage la semaine dernière et une nette contraction en juillet de l'activité manufacturière de la région de Philadelphie.

«Ces statistiques médiocres aux États-Unis, mais aussi en Chine, maintiennent le marché des métaux sous pression, mais en même temps, les prix sont aussi régulièrement tirés vers le haut par les espoirs de voir les banques centrales, et en particulier la Fed, assouplir leur politique monétaire» pour répondre à la détérioration de l'économie, a tempéré Michael Lewis, analyste de Deutsche Bank.

Toutefois, «quand les indicateurs deviennent trop mauvais, les investisseurs vendent massivement leurs actifs risqués (dont les métaux, NDLR), et la forte chute de la demande que ces indicateurs impliquent risque d'ébranler davantage les marchés que la perspective d'un nouvel assouplissement monétaire, dont chaque nouvelle phase est de moins en moins efficace» pour stimuler l'économie, a estimé pour sa part Edward Meir.

Plusieurs indicateurs étaient cependant récemment de nature à rasséréner quelque peu les investisseurs, ont noté les analystes de Commerzbank, relevant le net rebond en juin des mises en chantier de logements, qui ont grimpé à leur leur niveau le plus élevé en près de quatre ans, selon des chiffres publiés mercredi.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 7603$ vendredi contre 7658$ une semaine plus tôt vers la même heure.

L'aluminium valait 1912$ la tonne contre 1916$.

Le plomb valait 1901$ la tonne contre 1878$.

L'étain valait 19b050$ la tonne contre 18 800$.

Le nickel valait 15 953$ la tonne contre 16 240$.

Le zinc valait 1852$ la tonne contre 1872$.