Les prix du pétrole ont terminé en forte hausse jeudi à New York, à leur plus haut depuis la mi-mai, l'escalade des tensions géopolitiques au Moyen-Orient, grande région productrice d'or noir, provoquant un regain d'appétit du risque chez les investisseurs.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en août s'est envolé de 2,79$ à 92,66$ sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), atteignant son plus haut en clôture depuis le 17 mai.

Les cours de l'or noir clôturaient ainsi en hausse pour une septième séance consécutive, dopés par une escalade des tensions au Moyen-Orient, une région essentielle pour l'approvisionnement en or noir.

«Les violences en Syrie et la possibilité de la chute du régime syrien, et ses implications financières pour l'Iran, dont la Syrie est un client majeur, font grimper la prime de risque» sur les cours du pétrole, a noté John Kilduff, de Again Capital.

Le régime de Damas a été touché mercredi par un attentat qui a porté un coup à l'appareil sécuritaire syrien en tuant plusieurs responsables de premier plan alors que la capitale était le théâtre de combats d'une extrême violence depuis cinq jours, des centaines de personnes fuyant les bombardements.

«Et la situation est loin d'être réglée», a ajouté M. Kilduff, qui notait qu'à New York, la Russie et la Chine ont à nouveau voté contre une résolution occidentale menaçant le régime syrien de sanctions au Conseil de sécurité de l'ONU, pour la troisième fois depuis mars 2011.

«Le marché est un peu fou actuellement: en hausse depuis sept séances consécutives, il s'est aussi apprécié de 17% depuis la fin juin», a constaté Matt Smith de Summit Energy.

«C'est vraiment l'acte terroriste en Bulgarie et l'attentat en Syrie qui ont fait tourner le marché à la hausse, la situation (devenant) de plus en plus explosive» dans une région clef pour la production pétrolière mondiale, a confirmé Phil Flynn, de Price Futures Group.

En Bulgarie, un attentat contre un bus de touristes israéliens, imputé par Israël à l'Iran, a tué sept personnes, dont le kamikaze, à l'aéroport de Bourgas, sur la Mer Noire.

Outre ce regain de tension sur le front de l'approvisionnement, «les chiffres des réserves de brut (publiés par le département américain de l'Energie -DoE- mercredi) soutiennent également les prix», a relevé Commerzbank.

Les réserves de brut aux Etats-Unis ont poursuivi leur déclin amorcé début juillet après avoir atteint un plus haut niveau en 22 ans, avec une baisse de 800 000 barils enregistrée lors de la semaine achevée le 13 juillet.