Les cours du pétrole ont terminé en nette baisse vendredi à New York, dans un marché plombé par des chiffres de l'emploi insuffisants pour faire baisser le taux de chômage aux États-Unis, et par un renforcement du dollar à son plus haut face à l'euro depuis deux ans.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en août a cédé 2,77$ par rapport à la clôture jeudi, à 84,45$ , sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Avant même l'ouverture du marché, «les cours étaient déjà fortement en baisse, plombés par des craintes pour l'économie mondiale», a noté Matt Smith, de Summit Energy.

Et le relevé mensuel du chômage aux États-Unis «n'a certainement pas soulagé les courtiers», a-t-il poursuivi, le brut chutant encore d'un dollar peu après la publication des chiffres de l'emploi.

L'économie américaine a créé en juin 80 000 emplois de plus qu'elle en détruisait, selon des chiffres très attendus par les investisseurs, publiés par le département du Travail vendredi à Washington.

Le solde net des embauches dans le pays apparaît ainsi en hausse pour le deuxième mois d'affilée, de 4% par rapport à mai, mais nettement inférieur aux 100 000 créations de postes que donnait la prévision médiane des analystes.

Il était en outre trop faible pour faire baisser le taux de chômage, qui est resté à 8,2%.

«Il y a beaucoup de facteurs expliquant la baisse des cours du brut aujourd'hui», a estimé Bart Melek, de TD Securities. «La hausse du dollar l'explique en partie, la demande est faible et il ne semble pas y avoir de mesures de relance monétaire en vue».

En effet, après les chiffres de l'emploi, les investisseurs ont fui les actifs à risque, comme le pétrole et l'euro, pour chercher refuge auprès de valeurs jugées plus sûres comme la devise américaine, ce qui s'est traduit sur le marché des changes par une très nette progression du dollar face à l'euro depuis juillet 2010.

Or, le renforcement du billet vert rend les achats de brut libellés en dollars moins attractifs pour les acheteurs munis d'autres devises.

Par ailleurs, «les créations d'embauches n'étaient pas bonnes, mais elles n'étaient pas assez mauvaises pour contraindre la Réserve fédérale américaine (Fed) à agir» pour relancer l'économie et la demande, a précisé M. Melek.