La société minière Uracan (V.URC), qui détient des propriétés d'exploration d'uranium sur la Côte-Nord, est à court d'argent. La société a mis ses projets de côté.

Les états financiers d'Uracan pour le troisième trimestre, terminé le 30 avril 2012, révèlent que le fonds de roulement est en déficit de 195 133$. La société risque donc de ne pas pouvoir faire face à ses obligations financières à court terme. Au 30 avril, la société n'avait plus que 31 676$ en banque, contre près de 3,6 millions au 31 juillet 2011.

La société a cessé ses travaux sur le territoire nord-côtier l'automne dernier. Le printemps dernier, le porte-parole d'Uracan au Québec, Yvan Loubier, avait indiqué à des médias régionaux que l'acceptabilité sociale n'était pas au rendez-vous et que la société se donnait un temps de réflexion. Or, tout indique qu'Uracan n'a tout simplement plus les ressources financières pour aller de l'avant.

Dans son rapport de gestion du troisième trimestre, Uracan déclare qu'il existe «un doute significatif sur la capacité de la société à poursuivre ses activités». Sa survie dépend de la capacité des dirigeants à trouver rapidement du financement pour les opérations.

Or, le titre d'Uracan vivote à 4 cents à la Bourse de croissance du TSX, en recul constant depuis le seuil de 10 cents atteint en janvier. Il faut dire que les temps sont durs pour la grande majorité des sociétés juniors. Les investisseurs sont frileux et fuient le risque.

Uracan détient un bloc de propriétés de 1000 kilomètres carrés en Moyenne-Côte-Nord. Le sous-sol contient de très faibles teneurs en uranium, mais Uracan souhaite prouver qu'il y a suffisamment de minerai pour justifier une éventuelle exploitation à fort tonnage (donc à ciel ouvert).

Du 31 juillet 2011 jusqu'à la fin de l'automne, Uracan a dépensé plus de 2,2 millions pour ses travaux d'exploration sur la Côte-Nord, portant le total à près de 30 millions depuis quatre ans.

Les travaux d'Uracan ont soulevé beaucoup de protestations à Havre-Saint-Pierre et en Minganie. Huit municipalités ont adopté des résolutions contre le développement uranifère et le groupe d'opposition citoyen «Minganie sans uranium» est né pour contrer Uracan.

Le président et chef de la direction d'Uracan, Gregg Sedun, de même que le porte-parole québécois, Yvan Loubier, n'ont pas rappelé La Presse Affaires hier.