Les cours de pétrole ont enregistré leur plus forte hausse en 16 mois au moins vendredi à New York, soulevés par un vent d'optimisme ayant touché l'ensemble des marchés financiers à l'issue d'un accord surprise lors d'un sommet européen, destiné à enrayer la crise.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en août a bondi de 7,27 dollars à 84,96$ sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), soit un bond de 9,36% par rapport à la veille, où il avait atteint un nouveau plus bas en huit mois.

«C'est un événement qui n'arrive qu'une fois dans l'année! C'est assez extraordinaire», s'est exclamé Matt Smith, courtier chez Summit Energy. «La dernière fois que le pétrole s'est envolé de cette manière, c'était le 22 février 2011!», a-t-il poursuivi.

Le baril de brut new-yorkais avait alors décollé de 8,5% face à l'escalade de la violence en Libye, un important producteur d'or noir, en pleine poussée de tensions dans le monde arabe.

La progression du brut newyorkais est la plus forte depuis le 12 mars 2009. Le brut avait alors bondi de 10%, sur des spéculations de réduction de la production par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).

«Il n'y a rien de tel que quelques mesures de relance pour faire repartir le marché!», s'est enthousiasmé Phil Flynn, stratège de Price Futures Group. «Il n'y a rien de tel qu'un peu d'argent bon marché pour faire espérer une reprise de la demande».

Réunis depuis jeudi pour un sommet de deux jours destiné à examiner des réformes structurelles, les dirigeants de l'UE sont parvenus à trouver un accord portant notamment sur la possibilité de recapitaliser directement les banques via les fonds de secours européens, dont l'usage sera plus flexible.

Un consensus a été trouvé lors de la rencontre sur un pacte de croissance d'un montant de 120 milliards d'euros.

«C'est difficile d'expliquer une telle envolée. Il y a bien l'approche de la fin du trimestre vendredi à la clôture, les courtiers désirant équilibrer leurs portefeuilles, mais cela n'explique pas une telle hausse. Ce qui fait vraiment monter le marché à ce point, c'est l'Europe», a relevé M. Smith.