Les cours du pétrole ont repris leur mouvement de recul mardi à New York dans un marché plombé, sur le front de l'offre, par l'espoir d'avancées notables dans le dossier iranien et par des perspectives économiques peu rassurantes pour la demande en Europe.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en juin, dont c'est le dernier jour de cotation, a cédé 91 cents par rapport à son niveau de clôture lundi, et a terminé à 91,66$ sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Après un sursaut la veille, qui avait brièvement interrompu la longue chute des cours de l'or noir, les prix sont repartis à la baisse mardi, plombé par les espoirs d'un apaisement dans le dossier iranien, qui limitait la prime de risque en partie à l'origine depuis le début de l'année du gonflement des cours de l'or noir.

Les investisseurs anticipait ainsi une reprise positive, mercredi à Bagdad, des négociations entre l'Iran, soupçonné par les pays occidentaux de développer un programme nucléaire à visée militaire, et le Groupe «5+1» (États-Unis, France, Russie, Grande-Bretagne, Chine plus Allemagne).

Ces négociations feront suite à la visite à Téhéran en début de semaine du directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Yukiya Amano qui a annoncé mardi qu'un «accord» serait signé «prochainement» avec l'Iran.

«Cette annonce est un signe positif mais il est peu probable que tout progrès au cours de ces discussions se traduise par une levée des sanctions (occidentales) à court terme», ont toutefois relevé les analystes de JP Morgan Global Commodities Research.

En effet, la mise en place de sanctions internationales contre l'Iran, et notamment un embargo de l'UE sur le brut iranien, décidé en janvier et devant être effectif totalement en juillet, faisait redouter aux investisseurs des perturbations sur l'offre pétrolière mondiale.

Autre facteur de baisse, «les perspectives économiques de l'OCDE pour la zone euro ne sont pas bonnes et comme on a pu le voir ces temps-ci, le marché du brut est très influencé par l'économie» de cette région, dont la croissance était perçue comme essentielle pour assurer la reprise de la demande mondiale, a commenté James Williams, de WTRG Economics.

L'économie de la zone euro devrait être «sans croissance» cette année, a estimé mardi l'Organisation de coopération et de développement économiques, qui prévoit un léger recul de 0,1% de l'activité économique de la zone euro, alors qu'elle espérait encore une timide progression de 0,2% en novembre.