Les cours du pétrole ont poursuivi leur recul jeudi à New York, atteignant un nouveau plus bas depuis novembre, dans un marché frileux, fuyant les actifs jugés moins sûrs comme l'or noir dans un contexte macroéconomique mondial préoccupant.

Le baril de WTI pour livraison en juin a abandonné 25 cents par rapport à mercredi, et terminé à 92,56$ sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Des indicateurs économiques plus mitigés que prévu aux États-Unis et des inquiétudes toujours très fortes au sujet de la crise de la dette en Europe et de la situation politique grecque, ont fait changer le marché de direction en cours d'échanges après une ouverture en hausse.

«La grande préoccupation du marché actuellement, c'est l'économie. Et la plus grande partie de la communauté des investisseurs semble être en train de se tourner vers des actifs refuges et de se détacher des actifs plus risqués, y compris l'or noir», a David Bouckhout, de TD Securities.

Or, «cette séance était une séance de baisse plombée par le contexte macroéconomique, et le marché a eu des difficultés à contenir des peurs croissantes au sujet de l'Europe», a ajouté le courtier.

Alors que le chaos politique persistait en Grèce, les chiffres stables des nouvelles inscriptions au chômage aux États-Unis, meilleurs que prévu, n'ont pas suffi à éclipser le fait que, pour la première fois en sept mois, l'indice composite des indicateurs économiques américains a baissé en avril, de 0,1% par rapport à mars, où il avait augmenté de 0,3%.

En outre, l'activité manufacturière de la région de Philadelphie s'est contractée en mai, selon le dernier relevé de la Réserve fédérale.

Les cours du WTI avaient initialement ouvert en hausse, soutenus notamment par un regain des tensions avec l'Iran, qui a répété jeudi qu'il ne renoncerait pas à ses droits en matière de nucléaire, et par un marché plus optimiste en matinée.

En outre, le brut new-yorkais avait également bénéficié en début de séance de l'annonce de l'inversion du sens «dans lequel circule le pétrole dans l'oléoduc Seaway», soit désormais du terminal pétrolier de Cushing (Oklahoma), vers les structures du golfe du Mexique, comme l'a noté Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.