Les cours du pétrole ont terminé en net repli lundi à New York, plombés par le renchérissement de la monnaie américaine qui était favorisée face à l'euro par le chaos politique en Grèce où d'ultimes tractations étaient menées pour dénouer l'impasse.

Le baril de référence pour livraison en juin a perdu 1,74$ par rapport à vendredi dernier, clôturant à 94,78$ sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), après être tombé à 93,63$, un plus bas en séance depuis le 19 décembre.

En deux semaines, les prix du brut texan coté à New York (WTI) ont ainsi perdu quelque 10$.

«La Grèce, la Grèce ... c'est tout ce qu'il y a à dire», a résumé Tom Bentz, de BNP Paribas. «Le marché pétrolier continue de subir les effets des bouleversements en Grèce et en Europe.»

Face à l'impasse politique à Athènes, le chef de l'État grec Carolos Papoulias a proposé aux chefs des trois partis souhaitant éviter une sortie de l'euro de la Grèce la constitution d'un gouvernement de personnalités non politiques soutenu au parlement.

Des discussions en vue de la formation de ce gouvernement de technocrates doivent continuer mardi.

Les dernières rencontres dimanche soir entre les dirigeants des petits partis parlementaires grecs et le président Carolos Papoulias n'avaient pas permis d'aboutir à la constitution d'un gouvernement de coalition.

Et s'il était impossible de parvenir à un accord, la Grèce se dirigerait vers l'organisation de nouvelles élections législatives qui pourraient avoir lieu fin juin.

Dans ce contexte, les investisseurs se détournaient de l'euro, qui se négociait à 1,2846$ lundi vers 15h, au profit de la monnaie américaine, valeur refuge.

«On se dirige vers un bain de sang sur le marché des matières premières», a ironisé Matt Smith, de Summit Energy (groupe Schneider Electric).

Le renforcement de la devise américaine rend en effet moins attractifs les achats de matières premières libellées en dollar, comme l'or noir, pour les investisseurs munis d'autres devises.

De plus, les perspectives d'une croissance mondiale terne renforçaient les inquiétudes sur la vigueur de la demande énergétique mondiale alors que l'offre restait abondante.

«La Chine a abaissé les obligations de fonds propres de ses banques pour la troisième fois en six mois (essayant de stimuler le crédit) dans une démarche visant à négocier en douceur l'atterrissage de la croissance du moteur de l'économie mondiale», a noté Matt Smith, de Summit Energy.