Les cours du pétrole ont fini en nette baisse vendredi à New York dans un marché déprimé par l'actualité économique en Chine, aux États-Unis ainsi qu'en Europe, où la tenue d'un nouveau scrutin en Grèce parait désormais inévitable.

Le baril de référence pour livraison en juin a perdu 95 cents par rapport à jeudi, terminant à 96,13$ sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), son plus bas niveau en clôture depuis le 19 décembre.

«Cette semaine qui s'achève a été particulièrement négative pour le marché pétrolier», a noté Matt Smith, de Summit Energy (groupe Schneider Electric).

«Il y a de plus en plus de choses qui se passent en Europe mais aussi aux États-Unis», a-t-il ajouté.

Le dirigeant socialiste grec Evangélos Vénizélos a reconnu vendredi soir son échec à former un gouvernement de coalition, après les démarches infructueuses d'Alexis Tsipras, dirigeant du parti de Gauche radicale Syriza et d'Antonis Samaras, de la Nouvelle-Démocratie (droite).

«Je vais informer demain (samedi) après-midi le président de la République et j'espère que lors d'une réunion sous l'égide de Carolos Papoulias, chaque parti va assumer ses responsabilités», a déclaré M. Vénizélos à la presse à l'issue d'une rencontre avec M. Tsipras, dont le parti est arrivé en deuxième position des élections législatives dimanche.

La tenue de nouvelles élections d'ici fin juin semble désormais inévitable dans ce pays, épicentre de la crise européenne de la dette.

En outre, «les chiffres sur la production industrielle chinoise ont assommé le marché», a fait valoir M. Smith.

La production industrielle n'a en effet progressé que de 9,3% en avril sur un an, soit le chiffre le plus bas depuis mai 2009.

Mais «au-delà des doutes pour l'économie mondiale», les opérateurs «s'inquiètent des pertes de deux milliards de dollars de JPMorgan», a remarqué de son côté Phil Flynn, de PFG Best.

La banque américaine JPMorgan Chase a enregistré sur les six dernières semaines une perte de 2 milliards de dollars dans le courtage, qui pourrait grossir à cause de positions risquées de dérivés de crédit, produits à l'origine de la crise de 2008.

«C'est la plus lourde perte subie par une banque depuis la crise (des subprimes) de 2008», a souligné Phil Flynn. «Cela entraîne le retour de craintes quant à l'exposition des banques: JPMorgan est censée être immunisée» contre de telles pertes.

Dans ce contexte, «le marché a peur que cela entraîne une réductions des liquidités disponibles», ce qui engendrerait un ralentissement de la demande en or noir, a-t-il dit.