Le ministre des Ressources naturelles, Clément Gignac, a fait l'éloge de la prudence pour les prises de participation de l'État dans les projets de ressources naturelles. Dans ce contexte, le ministre a affirmé hier que les investissements dans les hydrocarbures l'«empêchent beaucoup moins de dormir» que ceux dans le secteur minier.

Investissement Québec (IQ) et sa filiale Ressources Québec disposent d'une enveloppe totale de plus de 1,2 milliard de dollars pour des participations dans des projets de ressources. Plus tôt cette semaine, IQ a confirmé un placement de 10 millions de dollars pour 7 millions d'actions de Pétrolia, une société qui cherche du pétrole en Gaspésie et dans l'île d'Anticosti.

Dans un discours au Forum stratégique sur les ressources naturelles de la chambre de commerce du Montréal métropolitain, hier matin au Palais des congrès, M. Gignac a souligné que l'État comptait y aller avec prudence avec ces investissements dans le secteur minier. «Il y a des cycles économiques, a-t-il expliqué en point de presse. J'ai vu des mines ouvrir et fermer. Il faut prendre des participations très minoritaires.»

L'économiste de formation a rappelé la désastreuse nationalisation de l'amiante et l'aventure de l'État québécois dans la sidérurgie (Sidbec-Dosco), qui ont coûté 1 milliard chacune.

Le cas des hydrocarbures est différent, selon le ministre. «Je ne sais pas si quelqu'un d'entre vous pense que le prix du pétrole va revenir à 20$ US le baril ou l'essence à 30 cents le litre, a-t-il dit aux journalistes. Je suis moins inquiet des cycles dans le pétrole que je peux l'être dans le secteur des métaux, donc les prises de participation dans le secteur des hydrocarbures, ça m'empêche beaucoup moins de dormir.»

M. Gignac estime que Québec est en mesure de tirer une part intéressante de revenus de l'exploitation éventuelle des hydrocarbures. «Je suis allé en Norvège au début de l'année pour savoir comment en tirer profit. Avec la révision du système de redevances, on pourrait récolter 40% des profits de Pétrolia, aux prix actuels du pétrole. Avec les impôts et la prise de participation, les deux tiers des profits vont revenir à l'État.»

M. Gignac a précisé que l'investissement d'IQ dans Pétrolia visait à soutenir le projet d'exploration de pétrole conventionnel en Gaspésie, et non pas le projet d'Anticosti, où il est question de pétrole de schiste et donc du procédé controversé de fracturation hydraulique. L'utilisation de ce procédé pour le gaz de schiste est suspendue pendant l'évaluation environnementale stratégique en cours.

Ouverture du Salon Plan Nord

Jean Charest a également prononcé un nouveau discours sur le Plan Nord sur l'heure du midi. Son entrée en scène a été retardée par l'irruption d'un groupe de manifestants étudiants dans le Palais des congrès et la confrontation entre ces manifestants et la police.

Le premier ministre a participé par la suite à l'ouverture du Salon Plan Nord, destiné à promouvoir les occasions d'affaires et les offres d'emploi liées au Plan Nord. Y sont présents près d'une centaine d'exposants concernés par le projet gouvernemental (sociétés minières, fournisseurs, organismes de développement économique).

Les accès au Palais du congrès étant bloqués en raison des manifestations étudiantes, le grand public n'aura pas vraiment pu visiter le salon hier. L'événement se poursuit aujourd'hui.