Du matériel ferroviaire. Des systèmes de filtration. Des pièces de véhicules spécialisés. On ne trouve pas à Montréal de galeries suivant des veines d'or ou de grandes mines de fer à ciel ouvert, mais pas moins de 800 entreprises de l'île répondent aux besoins de l'industrie minière québécoise.

Plus de la moitié des fournisseurs de l'île sont dans le secteur de la machinerie. Une force et une présence qui surprennent Jean Matuszewski, président d'E&B Data, firme d'analyse qui a partagé avec La Presse Affaires les conclusions d'une de ses recherches.

Il se serait attendu à ce que les firmes d'avocats, les banques et les autres services professionnels accaparent ensemble la part du lion.

À partir d'une base de données bâtie au fil de plusieurs études sur le secteur de l'extraction minière au Québec (mais qui inclut les activités de première transformation des sociétés minières), E&B Data a identifié plus de 800 fournisseurs à Montréal. Il s'agit ici d'un minimum, précise toutefois Jean Matuszewski.

E&B Data a identifié le secteur d'activité d'environ 400 des 800 fournisseurs recensés. C'est ainsi qu'elle a pu déterminer que le secteur de la machinerie (fabrication, distribution, réparation et services de pièces, matériaux et machinerie) domine, avec 53% des places d'affaires. Elles sont notamment concentrées dans l'Ouest, le long de l'autoroute Métropolitaine, et dans une moindre mesure dans le nord-est de l'île.

Le centre-ville est aussi une dense zone minière avec son lot de fournisseurs de services professionnels, des banques aux assureurs en passant par les avocats et les services de ressources humaines. Les services professionnels rassemblent 33% des fournisseurs montréalais. 

Les fournisseurs en matière de transport et d'autres services techniques représentent 12% du total.

Des emplois de qualité

La firme estime à 5000 années-personnes le nombre de travailleurs qui effectuent une tâche liée à l'industrie minière chez les fournisseurs montréalais. Cette donnée équivaut à 5000 tâches à temps plein pendant un an, mais cela peut représenter dans les faits un nombre beaucoup plus important d'emplois, sans compter les emplois chez les fournisseurs des fournisseurs. 

«Il s'agit [à Montréal] d'une des plus fortes concentrations d'expertise minière au Québec, quand on sait qu'une mine typique au Québec emploie entre 300 et 400 personnes», observe M. Matuszewski. 

E&B Data souligne aussi qu'en raison des secteurs d'activité concernés par la fourniture de biens et services à l'industrie minière, «il y a tout lieu de croire que le niveau moyen de salaires est supérieur à celui pour l'ensemble de l'économie montréalaise».

En 2010, dans une étude commandée par les associations minières de la province, E&B Data recensait quelque 3800 fournisseurs de la filière minérale au Québec, dont 1800 dans la grande région de Montréal, incluant Laval, la couronne nord et la Rive-Sud. La firme estimait alors à 16 000 le nombre d'emplois (équivalent temps plein) dans le réseau de fournisseurs.

La chambre de commerce du Montréal métropolitain dévoilera ce matin une autre étude sur les retombées économiques du Plan Nord et de l'exploitation des ressources naturelles pour la métropole.