La fermeture de l'usine de Novelis à Saguenay n'est pas tant liée aux 100 millions $ investis par l'entreprise en Chine, mais plutôt aux 200 millions $ investis dans l'État de New York aux États-Unis, soutient le député péquiste de Jonquière, Sylvain Gaudreault.

Cette fermeture définitive de l'usine d'aluminium se concrétisera le 1er août prochain. Cette décision pousse au chômage 160 travailleurs qui ne sont pas représentés par un syndicat.

M. Gaudreault, a discuté avec la direction de Novelis. En entrevue à La Presse Canadienne, il a dit avoir compris que la délocalisation ne se fera pas en Chine, mais à l'usine d'Oswego de la société.

L'entreprise avait d'ailleurs annoncé l'an dernier que l'usine de New York a profité d'investissements de 200 millions $ pour produire 200 000 tonnes supplémentaire de métal en feuilles à Oswego, plus près du marché des produits automobiles.

Le député s'inquiète également des conséquences de cette fermeture pour le marché de l'aluminium québécois. La perte de Novelis marquera selon lui la fin du contrat de fourniture par lequel Rio Tinto devait livrer annuellement 160 000 tonnes de métal en fusion provenant des usines d'Arvida, de Grande-Baie et d'Alma.

Cela signifie aussi qu'à compter du mois d'août, cette production se traduira par un nombre considérable de tonnes d'aluminium disponible dans un marché déjà aux prises avec des surplus.

Sylvain Gaudreault a souligné que l'usine d'Oswego n'aura vraisemblablement pas besoin de s'approvisionner au Québec.

«Ils comptent réutiliser de la »scrap« ou des résidus d'aluminium. Au net, ça va leur coûter moins cher, que de prendre du métal liquide à l'usine d'Arvida», a-t-il indiqué.

Novelis compte une dizaine d'établissements en Amérique du Nord, dont trois au Canada. L'entreprise a également des usines au Brésil et en Allemagne. Jonquière est toutefois le seul endroit où sont fabriqués des produits à partir d'aluminium liquide.

L'entreprise exclut toute possiblement de maintenir ses activités. Quant aux équipements et aux installations, la décision n'est pas encore prise. La vente, n'est pas exclue non plus.

«Je rencontre les travailleurs lundi soir pour faire le point et tenter de voir comment on peut s'organiser pour mobiliser la région, peut-être certains investisseurs éventuels et interpeler le gouvernement», a mentionné M. Gaudreault.

Jean Charest était au Brésil lorsque la fermeture a été annoncée sans que le gouvernement de la situation n'en soit informé.

Le premier ministre a déjà précisé que Novelis sera questionné au sujet de l'usine de Saguenay, en activité depuis 1971.

Novelis a été fondée en 2005 à partir d'actifs dont l'aluminerie Alcan a dû se séparer pour répondre aux exigences européennes en matière de concurrence.