Les cours du pétrole ont nettement rebondi jeudi à New York après une forte chute la veille, dans un marché saluant un indicateur de bon augure pour l'emploi aux États-Unis.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en mai a gagné 1,84 dollar par rapport à la clôture de mercredi, finissant à 103,31 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a fini à 123,43 dollars, en hausse de 1,09 dollar par rapport à la clôture de mercredi.

En légère hausse à l'ouverture, les cours du brut ont accéléré leur rebond peu après la publication hebdomadaire des nouvelles inscriptions au chômage aux États-Unis qui ont atteint leur niveau le plus bas depuis quatre ans.

«Ces chiffres montrent que le marché de l'emploi est en train de s'améliorer, contrairement à ce que nous avait laissé penser (le président de la banque centrale américaine, Fed) Ben Bernanke, qui reste inquiet pour l'Europe et qui craint une hausse des taux d'intérêt prématurée», a estimé Phil Flynn, de PFG Best.

Si les chiffres de l'emploi sont «trop bons en revanche (vendredi), alors cela pourrait signifier une baisse des cours pour le pétrole», a-t-il nuancé, faisant référence à la publication très attendue des chiffres sur le chômage et l'emploi aux États-Unis, prévue vendredi.

En effet, une amélioration dans ce secteur réduirait les chances d'un nouvel assouplissement monétaire, selon les analystes, ce qui entraînerait une hausse du dollar, le billet vert tendant à être dilué par des injections de liquidités dans l'économie américaine.

Or plus le dollar est fort, plus la pression sur les cours du brut est importante, les achats de matières premières libellées en dollars perdant de leur attractivité pour les investisseurs munis d'autres devises.

Les cours avaient chuté de 2,54 dollars mercredi, plombés par l'annonce d'un rebond spectaculaire des stocks pétroliers aux États-Unis et par un renforcement du dollar.

Le Département américain de l'Énergie (DoE) avait fait état d'une progression de neuf millions de barils des stocks de brut aux États-Unis sur la semaine achevée le 30 mars, alors que les analystes tablaient sur une hausse de 1,9 million de barils seulement.

Par ailleurs, les courtiers s'inquiétaient pour la reprise de la demande mondiale en brut alors que «les nouvelles sur le front européen continuent à inquiéter (...), a noté Matt Smith, de Summit Energy (Schneider Electric).

Avant le week-end pascal, qui verra les places de New York et de Londres fermées vendredi, les échanges ont été «relativement fébriles» et ont fait preuve d'«une nervosité importante», a par ailleurs remarqué Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.

Les prix du brut restaient soutenus par les tensions persistantes entre l'Iran et les pays occidentaux, qui laissent redouter des perturbations de l'offre mondiale en raison des sanctions internationales contre Téhéran.

Ainsi, «des nouvelles selon lesquelles des Chinois refuseraient d'assurer des convois de pétrole iranien font revenir les tensions géopolitiques au premier plan», a précisé M. Smith.

«Les investisseurs redoutent donc de parier sur une baisse des cours avant le long week-end, alors que l'approvisionnement en brut de très haute qualité risque de se faire de plus en plus rare», a continué Phil Flynn.