Les cours du pétrole ont fortement rebondi lundi à New York, soutenus par des chiffres solides sur l'activité manufacturière aux États-Unis, premiers consommateurs de brut dans le monde.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en mai a gagné 2,21 $ par rapport à la clôture de vendredi, finissant à 105,23 $ sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Après un début de séance en baisse, dans un marché encore marqué par la tendance baissière de la semaine précédente, les prix du baril se sont fortement ressaisis, aidés par un ensemble d'indicateurs économiques encourageants.

«Certains investisseurs ont été rassurés par la diffusion des chiffres de l'industrie manufacturière aux États-Unis», a constaté Tom Bentz, de BNP Paribas.

«Les cours ont rebondi peu après la diffusion de (ces) chiffres dans la matinée», a également noté John Kilduff, de Again Capital, selon qui «l'arrivée de nouvelles liquidités (accompagnant) le début d'un nouveau trimestre» a également joué.

«En ce début de semaine, les courtiers ont tendance à être plus concentrés sur les données (économiques) et sur leurs implications pour la demande à l'avenir», a noté Matt Smith, de Summit Energy (Schneider Electric).

Ainsi, l'activité de l'industrie manufacturière s'est accélérée aux États-Unis en mars, selon l'indice des directeurs d'achats du secteur publié lundi par l'association professionnelle ISM, qui s'est établi à 53,4%, un chiffre bien supérieur aux prévisions.

De même, en Chine, des chiffres officiels publiés dimanche ont montré que l'expansion de l'activité manufacturière du pays s'était poursuivie en mars, pour le quatrième mois consécutif.

Malgré des indicateurs plus inquiétants en zone euro, ces statistiques ont été reçues par le marché comme des signaux de bon augure pour la santé économique et donc la vigueur de la demande en brut des deux premiers consommateurs d'or noir dans le monde.

«Il y a eu tellement d'inquiétudes pour la Chine ces dernières semaines que ces chiffres ont été bien perçus par le marché» des matières premières, a insisté Matt Smith.

Les prix de l'or noir restaient pourtant fébriles, après leur net accès de faiblesse de la semaine précédente dû à des commentaires de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) qui n'avait pas exclu un recours aux réserves stratégiques de brut des ses États membres pour soulager les cours.

En outre, sur le front de l'approvisionnement, de nombreuses sources d'inquiétudes géostratégiques persistaient, dominées par les tensions entre l'Iran et les pays occidentaux, mais également au Soudan et en Irak.