Les cours du pétrole ont fini en baisse mardi à New York dans un marché inquiet pour l'état de la demande alors qu'une partie de la prime de risque s'est dissipée avec la possibilité d'une reprise du dialogue entre Téhéran et les grandes puissances.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en avril a cédé 2,02 $ par rapport à la clôture de lundi, terminant à 104,70 $ le baril, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

La révision à la baisse de la croissance en Chine, à 7,5% en 2012, contre 8% l'an dernier, publiée lundi, «est restée dans l'air aujourd'hui, car c'est un plus bas depuis près de 20 ans», a noté Bart Melek, stratège chez TD Securities.

«Bien sûr, il y a eu toutes ces histoires européennes», notamment les vives inquiétudes des investisseurs à deux jours du résultat du plan de restructuration de la dette grecque, a-t-il noté.

Les banques et fonds privés détenant des obligations souveraines de droit grec ont jusqu'à jeudi 20h GMT (15h heure du Québec) pour dire si oui ou non ils consentent à un effacement de quelque 107 milliards d'euros de dette sur les plus de 350 milliards de dette actuelle. Le gouvernement grec vise entre 75 et 90% de taux d'acceptation.

Au dessous de 75%, le gouvernement a déjà annoncé que le projet serait abandonné, et la Grèce exposée au risque d'un défaut de paiement incontrôlé.

Ces tensions ont entraîné un net repli des marchés américains et européens, de même qu'une chute de l'euro qui a eu pour conséquence une hausse du dollar, valeur refuge. Les prix du pétrole étant libellés en monnaie américaine, tout renchérissement du billet pèse sur les achats de pétrole pour les investisseurs munis d'autres devises.

«La possibilité d'une reprise du dialogue avec l'Iran a bien entendu constitué la principale nouvelle», a fait remarquer M. Melek.

«L'aversion au risque se renforce car il pourrait y avoir une lueur d'espoir dans l'affaire iranienne», a abondé Matt Smith, de Summit Energy (groupe Schneider Electric).

Le groupe des 5+1 (Chine, France, Allemagne, Russie, Royaume-Uni et États-Unis) a proposé à Téhéran de reprendre les négociations sur son programme nucléaire controversé.

Les dernières discussions entre l'Iran et le groupe des 5+1 remontent à janvier 2011 à Istanbul.