Peut-on toucher le gros lot deux fois? André Gaumond, président et chef de la direction de Mines Virginia (T.VGQ), le croit fermement. Après avoir découvert Éléonore, qui deviendra bientôt l'une des plus importantes mines d'or du pays, M. Gaumond continue de quadriller la Baie-James à la recherche d'un autre gisement de classe mondiale.

«On ne fait que commencer, lance le loquace prospecteur en parlant du vaste territoire de la Baie-James. On n'a pas retourné toutes les roches. On a à peine testé les 100 premiers mètres à plusieurs endroits. Il y a d'autres Éléonore à venir sur le territoire. » Ça ne semble pas faire de doute dans l'esprit d'André Gaumond, rencontré au congrès de l'Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs miniers.

Virginia, société de Québec dont la Caisse de dépôt et placement détient 6,4% des actions, a été une pionnière de l'exploration de la Baie-James, ce qui a mené à la découverte d'Éléonore en 2004. Elle l'a vendu à Goldcorp en 2006 pour 500 millions de dollars et une redevance progressive de 2,2 à 3,5% sur la production. Le gisement produira 600 000 onces d'or par année à partir de 2014 (une production semblable à celle d'Osisko à Malartic).

La royauté rapporte déjà 1,2 million par année en paiements par avance à Virginia, mais elle atteindra 7,7 millions en 2015, puis près de 25 millions à la fin des années 2020, selon les estimations de l'analyste minier de Valeurs mobilières Banque Laurentienne, Éric Lemieux.

Ce sera là une assise financière pour les autres ambitions de Virginia. André Gaumond présente la carte de ses projets à la Baie-James et montre entre autres Wabamisk-Anatacau, où la société a commencé à forer. «Ça ressemble beaucoup à Éléonore sur le plan géologique», dit-il avec un grand sourire qui évoque à la fois la passion du métier et la grandeur de ses espoirs.

Le projet Coulon

Le budget d'exploration de Virginia est de 21 millions en 2012, dont 9,5 millions dépensés par ses partenaires comme Iamgold et Anglo-American. La société veut notamment consacrer 3 millions à Coulon, un projet de métaux de base (zinc, cuivre, argent) qu'André Gaumond entend bien vendre une fois qu'il aura déniché des ressources suffisantes, à la manière d'Eléonore.

Virginia compte aussi d'autres propriétés aurifères, dont La Grande Sud (350 000 onces en ressources inférées). C'est une découverte de petite ampleur. Mais de tels gisements, explique André Gaumond, pourraient prendre leur sens quand l'usine de traitement d'Éléonore sera en fonction, permettant alors la rentabilité de gisements satellites qui pourront écouler leur minerai.

Dans un récent rapport, l'analyste Éric Lemieux estime que Mines Virginia est «la référence dans le secteur de la Baie-James». Avec un fonds de roulement de 35 millions et des revenus récurrents de la royauté d'Éleonore, M. Lemieux met notamment en lumière la bonne situation financière de l'entreprise.

Selon l'analyste, Virginia est bien placée pour faire d'autres découvertes. Il propose une cible de 17$ pour le titre, bien au-delà des 9,45$ à la clôture hier à Toronto. Eldon Brown, de la Financière Banque Nationale, voit le titre à 12,70$. Michael Gray, de Macquarie Research, a cessé de recommander l'achat de l'action. En raison d'une baisse de ses prévisions des prix à long terme de l'or, il a diminué sa cible à 10$.