Les cours du pétrole ont fini en baisse vendredi à New York sur fond de situation budgétaire toujours fragile en Europe, dans un marché attentiste sur le dossier iranien.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en avril a cédé 2,14$ par rapport à jeudi sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), finissant à 106,70$.

Les cours avaient gagné trois dollars jeudi en quelques minutes après la clôture à New York dans la foulée de l'annonce par la télévision iranienne de l'explosion d'un oléoduc en Arabie saoudite, avant que Ryad ne démente.

«Hier on a particulièrement testé la volatilité du marché, on a vu combien on était fragile quand la télé iranienne» a fait cette annonce, a noté Rich Ilczyszyn, d'Itrader.com.

Pour les analystes de Commerzbank, même si personne n'a douté du fait que cette information erronée ait été «délibérément» diffusée par l'Iran, «le marché croit clairement à un danger accru de perturbations dans le production» de brut au Moyen-Orient.

L'Arabie Saoudite, premier exportateur mondial de brut, s'est engagée auprès des pays occidentaux à compenser tout manque de pétrole iranien sur le marché, s'attirant les foudres de Téhéran.

Toutefois, le président américain Barack Obama «a fait un peu baisser» les cours avec les propos prudents qu'il a livrés au magazine The Atlantic, a observé John Kilduff, d'Again Capital.

Face à son allié israélien qui souffle le chaud et le froid depuis des mois sur une intervention militaire unilatérale pour enrayer le programme nucléaire de la république islamique, M. Obama a mis en garde Israël contre toute action qui permettrait à l'Iran de se présenter en «victime».

«À moins d'un réel développement majeur, ce sera dur pour le baril de se hisser au-delà des 110$», a estimé M. Kilduff.

De plus, «l'euro est plus faible, ce qui entraîne un renchérissement du dollar», a noté l'analyste. Or, la hausse du billet vert face à l'euro contribue à rendre moins attractifs les achats de brut, libellés dans la monnaie américaine, pour les investisseurs munis d'autres devises.

En Europe, la révision en nette hausse de la prévision de déficit budgétaire de l'Espagne pour 2012 «a pesé», tout comme l'érosion des ventes au détail en Europe, a dit M. Kilduff.

«Le marché ne croit pas que la Grèce va vraiment éviter le défaut de paiement, il faut attendre plusieurs semaines encore», a-t-il souligné.