Le leader du principal parti d'opposition roumain, Victor Ponta, a affirmé jeudi qu'il annulera un éventuel feu vert donné à un projet canadien de mine d'or en Roumanie s'il devient premier ministre après les élections législatives de cette année.

Le Parti social-démocrate (PSD) de M. Ponta et son allié libéral (PNL) sont crédités d'une majorité dans les sondages même si les élections législatives ne devraient avoir lieu qu'en novembre.

«Oui, je reviendrai sur une telle décision, absolument», a répondu M. Ponta à des journalistes étrangers dont l'AFP qui l'interrogeaient pour savoir s'il annulerait, en cas d'arrivée au pouvoir, un éventuel feu vert donné à ce projet minier controversé par le gouvernement actuel.

Le groupe canadien Gabriel Resources [[|ticker sym='T.GBU'|]] souhaite exploiter ce qui est présenté comme le plus important gisement d'or d'Europe dans le village de Rosia Montan. Sa filiale Rosia Montana Gold Corporation (RMGC) attend encore un feu vert du ministère de l'Environnement roumain.

Ce projet est dénoncé par les défenseurs de l'environnement et du patrimoine, en raison de l'utilisation prévue d'une moyenne de 12 000 tonnes de cyanure par an et de la destruction partielle de galeries minières romaines.

La compagnie met de son côté en valeur son apport à l'économie roumaine en annonçant un investissement de 1,7 milliard de dollars et affirme respecter toutes les règlementations européennes.

Pour M. Ponta, ce projet relève surtout «de spéculation sur les marchés.»

Alors qu'une proposition de loi autorisant les sociétés minières privées à procéder à des expropriations au nom de l'État a été très critiquée par les ONG qui estiment qu'elle est conçue sur mesure pour RMGC, M. Ponta a indiqué qu'il avait lui-même déposé un amendement pour indiquer que le texte ne «s'appliquera pas aux exploitations utilisant du cyanure».

Ce texte, qui n'a pas encore été adopté, a été proposé par un député du parti de M. Ponta et un autre du parti au pouvoir PDL.

M. Ponta a estimé que la société canadienne «a des partisans dans tous les partis politiques».