Le groupe TransCanada a annoncé lundi qu'il entendait construire une partie de l'oléoduc géant Keystone XL entre l'Oklahoma et le Texas, un projet de 2,3 milliards de dollars qui ne nécessite pas l'approbation du président Barack Obama.

Le groupe de Calgary a également indiqué dans un communiqué qu'il allait prochainement demander une nouvelle autorisation au président Obama pour la construction du reste de l'oléoduc entre la frontière canadienne et l'État du Nebraska, après le rejet en janvier par la Maison-Blanche du projet dans sa forme initiale.

Cette nouvelle demande de TransCanada proposera un nouveau parcours pour l'oléoduc dans l'État du Nebraska, où ce projet suscite une vive controverse, en raison de menaces qu'il ferait peser sur des nappes phréatiques importantes.

La Maison-Blanche a «salué» la décision d'entamer la construction d'une partie de l'oléoduc.

«Nous oeuvrerons avec TransCanada pour faire en sorte que (cet oléoduc) soit construit de façon sûre, responsable, et en respectant les délais, et nous nous engageons à prendre toutes les mesures possibles pour accélérer l'attribution des permis fédéraux nécessaires», a indiqué le porte-parole de la Maison-Blanche, Jay Carney, dans un communiqué.

Quant au tracé du Nebraska, M. Carney a répété la position de la Maison-Blanche dans ce dossier, à savoir que les républicains de la Chambre «ont forcé le rejet de la précédente demande de permis en janvier, en n'accordant pas suffisamment de temps (à la présidence) pour examiner» le dossier.

«Mais comme nous l'avons dit, la décision du président en janvier ne préjuge en aucun cas du sort de futures demandes», a-t-il assuré: «Nous ferons en sorte que tout projet soit examiné comme il le mérite.»

La porte-parole de la diplomatie américaine Victoria Nuland a de son côté confirmé que la partie du tracé comprise entre l'Oklahoma et le Texas «ne tombait sous le coup d'aucune procédure impliquant le département d'État parce qu'elle ne traverse aucune frontière».

Elle a par ailleurs déclaré que TransCanada avait écrit au département d'État pour l'informer de son intention de soumettre une nouvelle demande pour une autorisation présidentielle pour la partie du tracé traversant la frontière.

«Nous utiliserons le travail déjà effectué (lors de la première demande) dans la mesure où il peut s'appliquer à cette nouvelle demande», a-t-elle poursuivi. «Mais nous devrons évidemment évaluer ce nouveau dossier en fonction de ce qu'il comprend, faire tout le travail nécessaire sur ses nouvelles pièces, et consulter tous ceux qui doivent l'être», a ajouté Mme Nuland.

La section méridionale, appelée «Projet de la côte du golfe», devra être approuvée par les autorités de régulation américaines, un feu vert que TransCanada considère comme plus facile à obtenir que l'autorisation présidentielle nécessaire pour la partie traversant la frontière.

Le groupe énergétique canadien dit s'attendre à ce que l'oléoduc puisse entrer en service au deuxième semestre 2013. Le projet créerait jusqu'à 4000 emplois, selon lui.

«La production américaine de brut a beaucoup augmenté dans des États comme l'Oklahoma, le Texas, le Dakota du Nord et le Montana. Les producteurs n'ont pas accès à une capacité de transport suffisante pour emmener cette production vers le marché du raffinage de la côte du golfe (du Mexique). Ce projet y répondra», a indiqué TransCanada.

L'oléoduc va permettre de désengorger les dépôts de pétrole de Cushing, dans l'Oklahoma, et permettre «aux raffineries de la côte du golfe d'avoir accès à une production locale moins chère et leur éviter de payer une prime à des producteurs étrangers», a ajouté TransCanada en référence aux importations de pétrole du Venezuela, notamment.

Pour le groupe canadien, «cela va permettre aux États-Unis de réduire leur dépendance à l'égard du brut étranger et permettre aux Américains d'utiliser plus de brut produit dans leur propre pays».