Le cours de l'or a grimpé cette semaine, porté par le regain d'optimisme des investisseurs après l'accord européen sur la Grèce, mais aussi par les tensions au Moyen-Orient, qui alimentent l'appétit pour le métal jaune, traditionnelle valeur refuge.

Après deux semaines de fluctuations en dents de scie dans une fourchette de prix étroite, le cours de l'once d'or a repris la chemin de la hausse, jusqu'à venir tutoyer la barre des 1800 dollars. Il s'est ainsi hissé jeudi à 1787,55 dollars, son plus haut niveau depuis le 14 novembre.

«L'attente d'une clarification sur le plan de sauvetage de la Grèce avait placé les opérateurs sur des charbons ardents ces dernières semaines et contenu les prix de l'or dans des marges étroites. L'accord conclu mardi par la zone euro a libéré le marché», a noté James Moore, analyste de Fast Markets.

Le nouveau plan d'aide international à la Grèce a suscité un vif soulagement chez les investisseurs, les incitant à revenir sur les actifs jugés plus risqués, et a ainsi revigoré l'euro face au dollar.

Or, le repli du billet vert rendait encore plus attractifs les achats de métaux précieux libellés dans la monnaie américaine.

«L'affaiblissement du dollar génère un environnement favorable à l'or, conjugué à la montée des tensions géopolitiques au Moyent-Orient», en particulier sur fond d'oppositions croissantes entre l'Iran et les pays occidentaux, qui rappellent le statut de valeur refuge de l'or, a ajouté M. Moore.

Autre facteur positif, l'abaissement par la Banque centrale de Chine des ratios de réserves obligatoires des banques du pays, pour les inciter à accroître leurs prêts, ce qui pourrait alimenter les investissements dans les métaux précieux. La Chine est le principal pays consommateur d'or après l'Inde.

Même les incertitudes qui subsistent sur la crise de la dette en zone euro ne semblaient pas entamer l'enthousiasme des opérateurs.

«Les opérateurs continuent de douter de la situation en Grèce, à mesure que la cure d'austérité étouffe la croissance du pays, mais cette incertitude peut en définitive profiter aussi à la demande d'or», a remarqué Ross Norman, du courtier spécialisé Sharps Pixley.

Dans l'ensemble, «même si des prises de bénéfices ne sont pas exclues autour de 1.800 dollars l'once, les investissements dans l'or restent solides, et nourrissent la hausse des cours aux côtés d'une consommation physique (joaillerie) robuste», en particulier en Asie, relevait de son côté, Suki Cooper, analyste de Barclays Capital.

Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé vendredi à 1.777,50 dollars au fixing du soir contre 1.723 dollars une semaine auparavant.

ARGENT

Le métal gris a, comme à son habitude, épousé les fluctuations de l'or: il a monté vendredi à 35,72 dollars, un sommet depuis fin septembre, enregistrant une hausse de 7% sur la semaine.

Alors que l'or n'a progressé que de 15% depuis début janvier, l'argent a, lui, vu son cours bondir de 27% dans la même période, en ligne avec le platine (+23%): ces deux métaux, ayant d'importants débouchés dans l'industrie, profitent d'une amélioration des perspectives économiques mondiales, selon les experts de Commerzbank.

L'once d'argent a terminé vendredi à 35,57 dollars contre 33,48 dollars sept jours auparavant.

PALLADIUM/PLATINE

Les métaux platinoïdes ont eux aussi profité du fléchissement du dollar, mais également des inquiétudes persistantes sur l'offre en provenance d'Afrique du sud (premier pays producteur mondial).

Le groupe Impala Platinum, numéro deux mondial du secteur, a averti cette semaine que ses livraisons en avril pourraient être réduites de moitié en raison d'une grève de 17.000 mineurs qui paralyse depuis plus d'un mois une de ses mines en Afrique du sud.

Le platine a atteint jeudi 725,75 dollars l'once, tandis que le palladium touchait 1.733,91 dollars, des sommets depuis la mi-septembre.

Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a terminé vendredi à 1.714 dollars, contre 1.638 dollars une semaine auparavant.

L'once de palladium a fini à 714 dollars, contre 697 dollars la semaine précédente.