Les prix des métaux industriels échangés au London Metal Exchange (LME) sont monté cette semaine, fluctuant au gré des négociations en Grèce et des espoirs d'un nouveau plan d'aide à Athènes, et malgré des inquiétudes persistantes sur la demande chinoise.

Après avoir démarré février sur un repli marqué, les cours des métaux de base sont parvenus cette semaine à regagner du terrain, dans un marché volatil évoluant au gré des inquiétudes puis des espoirs sur la situation en Grèce.

Jusqu'à jeudi, les incertitudes sur la capacité du gouvernement de coalition grec à s'accorder sur un nouveau plan d'austérité ont alimenté la nervosité des opérateurs, et «l'annonce d'un accord jeudi a finalement donné un coup de fouet au marché», a observé Edward Meir, analyste du courtier INTL FCStone.

Les espoirs d'un accord en Grèce ont par ailleurs revigoré l'euro face au dollar, et cet affaiblissement du billet vert rendait encore plus attractifs les achats de métaux, libellés dans la monnaie américaine, pour les investisseurs munis d'autres devises.

Mais la prudence vis-à-vis de la crise de la dette dans la zone euro peinait à se dissiper, d'autant que les ministres des Finances des 17 pays membres de l'Union monétaire ont exigé jeudi soir de nouvelles économies budgétaires en échange d'un second prêt international, crucial pour éviter un défaut de paiement du pays en mars.

«Les problèmes de la Grèce ne sont pas encore résolus, et il faut se garder d'être trop enthousiaste pour le moment», a commenté M. Meir.

Signe de la défiance des opérateurs, les cours des métaux limitaient fortement leurs gains vendredi.

Cependant, «le marché reste soutenu par des statistiques macroéconomiques positives, qui témoignent d'une stabilisation du secteur industriel dans le monde», ont souligné les experts de Barclays Capital.

Les investisseurs ont notamment salué jeudi un nouveau recul des inscriptions hebdomadaires au chômage aux États-Unis, tombées à leur plus bas niveau depuis 3 ans, après l'annonce d'une chute inattendue du taux de chômage américain en janvier, le vendredi précédent.

Les interrogations sur la solidité de la demande de la Chine, premier pays consommateur de métaux de base, continuaient par ailleurs de hanter le marché, alors que les stocks de cuivre entreposés à la Bourse des métaux de Shanghai a atteint cette semaine un niveau record, à près de 200 000 tonnes.

Par ailleurs, selon des chiffres officiels diffusés jeudi, les importations chinoises de cuivre ont chuté de 18% en janvier par rapport au mois précédent.

«Cela s'explique en partie par la semaine de congés du Nouvel an lunaire, mais surtout par le fait que la demande chinoise de métaux ralentit, au fur et à mesure que les débouchés à l'exportation de la Chine, notamment l'Europe, s'affaiblissent», a expliqué M. Meir.

«Les prix ont réagi positivement mercredi, quand la banque centrale chinoise a dévoilé des mesures destinées à faciliter les crédits immobiliers, un signal encourageant le secteur de la construction», mais dès le lendemain, les chiffres de l'inflation ont refroidi le marché, a poursuivi l'analyste.

L'inflation en Chine est repartie à la hausse au mois de janvier, notamment à cause d'un surcroît de la consommation durant les fêtes du Nouvel an chinois, laissant redouter que la banque centrale ne mette un coup d'arrêt à l'assouplissement de sa politique monétaire.

Le CUIVRE est monté jeudi à 8765$ la tonne, un sommet depuis le 16 septembre.

L'ÉTAIN a grimpé mercredi à 25 880$ la tonne, au plus haut depuis le 4 août.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 8500$ vers 11h30 contre 8492$ le vendredi précédent.

L'aluminium valait 2255$ la tonne contre 2234$.

Le plomb valait 2163$ la tonne contre 2206$.

L'étain valait 24 900$ la tonne contre 24 260$.

Le nickel valait 20 871$ la tonne contre 21 071$.

Le zinc valait 2089$ la tonne contre 2126$.