Les prix du pétrole ont fini en nette hausse à New York vendredi, à la faveur du regain d'optimisme suscité par le nouveau recul du chômage aux États-Unis, ainsi que par les tensions géopolitiques en Iran et au Soudan.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en mars a gagné 1,48$ par rapport à jeudi, à 97,84$ sur le New York Mercantile Exchange.

«Les données économiques restent solides et portent les prix», a résumé John Kilduff, analyste chez Again Capital.

Le taux de chômage des États-Unis est tombé en janvier à 8,3%, son niveau le plus bas en trois ans, grâce à une accélération des embauches. La poursuite de la baisse du chômage, ininterrompue depuis août, a surpris les analystes, dont la prévision médiane donnait le taux stable à 8,5%.

«Les chiffres du chômage et les détails les accompagnant sont positifs, que ce soit par le recul du taux, la hausse des créations d'emplois, de même que les salaires qui augmentent. Tout cela dope le marché», a commenté Andy Lipow, Lipow Oil Associates.

Ce dernier a dit s'attendre à une reprise progressive de la consommation d'or noir, alors que les stocks américains de brut ne cessent de s'accroître, résultat de la crise économique et d'un hiver doux.

«Dans les prochaines semaines, la demande en essence devrait rester faible, car c'est la période la plus faible de l'année pour la consommation d'essence, mais d'un autre côté on pourrait s'attendre à une amélioration future de la demande d'essence, ce qui reflète une augmentation de l'activité économique, des ventes au détail et des activités de services», a remarqué M. Lipow.

Le marché a par ailleurs suivi les développements en Iran, Téhéran ayant répondu aux dernières sanctions économiques occidentales en annonçant vendredi un nouveau lancement de satellite.

Par ailleurs, selon le Washington Post, le secrétaire américain à la Défense Leon Panetta estime qu'il y a une «forte probabilité» qu'Israël procède à une intervention militaire au printemps contre les installations nucléaires iraniennes, avant que l'Iran, bête noire des États-Unis, n'entre dans une «zone d'immunité» et ne commence à fabriquer une bombe nucléaire.

«Les derniers commentaires du secrétaire Panetta ont réactivé la prime au risque, et la situation au Soudan a soutenu les cours», a dit John Kilduff.

Le président soudanais Omar el-Béchir a affirmé vendredi que le Soudan était plus près de la guerre que de la paix avec le Soudan du Sud. Les deux pays sont notamment en désaccord sur le partage des ressources pétrolières.