Le comité d'entreprise européen (CEE) de Rio Tinto a dénoncé jeudi dans une lettre adressée au président du géant minier anglo-australien le lock-out «injuste» qu'il impose depuis un mois aux salariés de son aluminerie d'Alma Québec et exige qu'il y soit mis fin.

Le CEE exprime auprès de Tom Albanese «sa grande préoccupation» au sujet de la fermeture «injuste» de l'usine imposée par surprise le 1er janvier aux 750 salariés (tous syndiqués chez United Steelworkers), après qu'ils ont rejeté une offre patronale dite finale.

Rio Tinto Alcan, la branche aluminium du groupe, négociait avec le syndicat depuis le 4 octobre afin de renouveler le contrat de travail de 750 travailleurs, venue à échéance le 31 décembre. Le principal point de discorde concerne la sous-traitance de tâches actuellement réalisées par des travailleurs syndiqués.

«Dans un contexte de crise et de chute du prix de l'aluminium, s'ils n'ont plus les salaires à payer grâce au lock-out, s'ils mettent ailleurs le surplus d'électricité qu'ils n'utilisent pas, ils réduisent les pertes qu'ils auraient pu avoir», explique Véronique Roche, secrétaire du CEE. Et cela «au détriment du dialogue social et des conditions de travail».

Le CEE critique dans son courrier une position «destructrice et socialement irresponsable», et demande donc à M. Albanese «d'intervenir pour mettre fin à ce lock-out, pour exiger de la direction locale de reprendre les pourparlers et de négocier loyalement un accord juste (...)».

Les syndicats s'inquiètent par ailleurs des projets de Rio Tinto pour les usines anglaise de Lynemouth et française de Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie).

Rio Tinto menace de fermer son usine d'aluminium de Saint-Jean-de-Maurienne (600 salariés) si EDF devait mettre à exécution sa menace d'un fort relèvement de ses tarifs d'électricité.