Les prix du pétrole ont fini en net repli jeudi à New York, dans un marché inquiet pour l'état de la demande aux États-Unis, premier consommateur mondial de brut, après une nouvelle hausse des stocks américains.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en mars a perdu 1,25 $ par rapport à la clôture de mercredi, à 96,36 $, sur le New York Mercantile Exchange.

Le marché a «la gueule de bois après les chiffres faibles sur les stocks américains de brut», a expliqué Matt Smith, de Summit Energy (groupe Schneider Electric).

Le Département de l'Énergie (DOE) a en effet fait état mercredi d'une hausse de 4,2 millions de barils des stocks de brut aux États-Unis sur la semaine achevée le 27 janvier, dépassant les attentes du marché.

Selon les analystes de Barclays Capital, cela s'explique davantage par «un temps plus chaud qu'à l'habitude dans les régions clés pour la consommation de pétrole de chauffage» que par «un soudain effondrement de la demande».

Commerzbank a toutefois souligné que «la faible demande était responsable de la hausse des stocks d'essence». Ces derniers ont crû de 3,0 millions de barils à 230,1 millions de barils, alors que les analystes prévoyaient une progression de 200 000 barils seulement.

La demande a ainsi atteint un record de faiblesse depuis 2001, et dans ce contexte les investisseurs n'ont pas pu empêcher le recul des cours «bien qu'il n'y ait pas eu d'informations particulièrement négatives aujourd'hui», a fait valoir M. Smith.

Un élément a été notamment occulté par les investisseurs: le fait que les nouvelles inscriptions au chômage sont reparties à la baisse aux États-Unis fin janvier, avec une baisse de 3% du 22 au 28 janvier par rapport à la la semaine précédente. Des chiffres meilleurs qu'attendu.

En outre, «une bonne partie de la volatilité et de la prime de risque, liée à la situation en Iran, est en train de sortir du marché», étant donné que les avertissements lancés par Téhéran n'ont pas dépassé le stade des mots, a dit Rich Ilczyszyn, analyste chez Itrader.

La République islamique avait menacé au début du mois de janvier de fermer le détroit d'Ormuz, où transite 35% du trafic pétrolier mondial, pour protester contre les sanctions imposées par les Occidentaux dans le dossier du nucléaire iranien.