Les prix du cacao ont continué leur progression cette semaine, au plus haut depuis mi-novembre, soutenus par l'harmattan, un vent chaud et sec menaçant les récoltes en Côte d'Ivoire, tandis que le café fléchissait et que le sucre profitait d'un net affaiblissement du dollar.

CACAO

Après s'être stabilisés la semaine précédente, les cours du cacao ont repris leur hausse, dans un marché toujours dopé par les inquiétudes sur les récoltes en Côte d'Ivoire, qui représente 35% de l'offre mondiale de fèves brunes.

«Les conditions météorologiques sont une préoccupation majeure: des vents inhabituellement violents et secs pénalisent le développement des fèves dans les plantations», a souligné Carsten Fristch, analyste de Commerzbank.

Ce type de vent chaud et chargé de sable, appelé harmattan, qui souffle du Sahara au golfe de Guinée, affecte déjà les acheminements de fèves du pays.

Selon des chiffres cités par la revue spécialisée Public Ledger, les exportations ivoiriennes de cacao depuis le début de la saison (en octobre) avaient atteint mi-janvier quelque 495 000 tonnes, soit une baisse de 6% par rapport à la même période un an plus tôt.

Des responsables l'Organisation internationale du cacao (ICCO), cités par Commerzbank, tablent en conséquence sur une chute de 10% de la production mondiale cette saison. Et, témoin des tensions sur l'offre, les stocks de cacao enregistrés en Europe reculent sensiblement.

En conséquence, le cours de la tonne de cacao a grimpé à des niveau inédits depuis plus de deux mois et demi, jusqu'à 1.612 livres mercredi à Londres et 2480 dollars vendredi à New York.

Vendredi vers 13H00 GMT, sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en mars valait 1583 livres, contre 1527 livres la semaine précédente vers la même heure.

Sur le NYBoT-ICE américain, le contrat pour la même échéance valait 2454 dollars la tonne contre 2320 dollars sept jours auparavant.

CAFÉ

Les cours du café ont fléchi cette semaine dans un marché nerveux, tiraillé entre un affaiblissement du dollar (qui rendait plus attractifs les achats de café réalisés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises), et un manque de vigueur de la demande de la part des torréfacteurs.

En témoignaient particulièrement les chiffres de la Fédération européenne du café (ECF), qui rassemble les professionnels du secteur: celle-ci faisait état lundi d'un recul de 6% sur un mois en novembre des stocks de café entreposés dans les ports européens, à 11,24 millions de sacs (de 60 kg).

Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en mars valait 1869 dollars vendredi vers 13H00 GMT contre 1904 dollars le vendredi précédent.

Sur le NYBoT-ICE à New York, la livre d'arabica pour livraison en mars cotait 218,60 cents contre 225,80 cents la semaine précédente.

SUCRE

Les cours du sucre ont poursuivi leur progression cette semaine, avant de perdre un peu de leur élan en fin de semaine.

«Les facteurs macroéconomiques ont aidé le marché: le dollar s'est ainsi nettement déprécié face à l'euro après la décision de la banque centrale américaine (Fed) de maintenir des taux extrêmement bas jusqu'en 2014», a expliqué Nick Penney, analyste du courtier Sucden.

Autre facteur venant soutenir les cours: le Mexique (7e producteur mondial) devrait voir sa production reculer cette saison, en raison d'une sévère sécheresse à travers le pays, qui a poussé la fédération nationale du secteur à réviser mercredi en baisse ses prévisions de récolte.

Cependant, «le tableau d'ensemble n'a pas changé, l'excédent de production au niveau mondial devrait se creuser cette année», notamment en raison d'une net relèvement des exportations de l'Inde (2e pays producteur), ce qui pèse sur les prix, a tempéré M. Penney.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mars valait 653 dollars vendredi à 13H00 GMT contre 649,70 dollars le vendredi précédent.

Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en mars cotait 24,82 cents contre 24,86 cents une semaine plus tôt.