Les prix du maïs, du blé et du soja ont nettement progressé cette semaine à Chicago, les produits agricoles américains étant très demandés en raison d'une baisse des rendements des récoltes en Amérique latine.

Les ventes de blé, céréale dont les États-Unis sont les premiers exportateurs mondiaux, ont bondi de 41% au cours de la semaine achevée le 19 janvier par rapport à la semaine précédente, selon le décompte hebdomadaire du département américain de l'Agriculture (USDA). Celles de maïs ont augmenté de 37%.

«Les ventes à l'exportation n'ont pas été aussi fortes depuis la mi-octobre», ont souligné les analystes de Commerzbank dans une note.

Parmi les facteurs favorisant la demande, Commerzbank cite les récoltes «décevantes au Mexique en raison de la sécheresse», qui soutiennent notamment les prix du maïs. Le Mexique est le premier consommateur de maïs américain.

La Chine a également poursuivi ses achats de maïs américain, a remarqué Commerzbank.

Surtout, «l'inquiétude pour la météo en Amérique du sud, en particulier en Argentine» soutient fortement les cours, a remarqué Bill Nelson, de Doane Advisory Services.

«Les récoltes de maïs en Argentine risquent d'être particulièrement moins importantes que prévu en raison de la sécheresse», a avancé Commerzbank.

Deuxième exportateur mondial de maïs, l'Argentine est confrontée à un temps très sec depuis le mois de décembre, en raison du phénomène météorologique la Nina, ce qui laisse présager de moindre rendements des récoltes.

«Nous resterons dans un marché à la hausse tant que la météo ne s'améliorera pas en Amérique du Sud», a fait valoir M. Nelson.

Dans ce contexte, «la demande pour le maïs américain va augmenter», a indiqué Commerzbank.

Par ailleurs, la décision de la Réserve fédérale (Fed) américaine de maintenir une politique monétaire «hautement accommodante» à l'avenir, passant par celui d'un taux directeur «exceptionnellement bas» jusque «fin 2014 au moins», a porté les matières premières.

«Si vous êtes investisseur, courtier ou spéculateur, vous cherchez une alternative, une réelle opportunité, car le taux de rendement des obligations gouvernementales est proche de zéro, vous ne faites pas d'argent», a souligné Bill Nelson.

Pour cette raison, les personnes cherchant de meilleurs rendements «se tournent vers le marché agricole», a expliqué l'analyste.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mars évoluait vendredi à la mi-journée à 6,3750$, en hausse de 4,25% sur la semaine sur le Chicago Board of Trade.

Le boisseau de blé à échéance mars valait 6,5300$, en hausse hebdomadaire de 6,96%.

Le contrat sur le boisseau de soja pour livraison en mars coûtait 12,2925$ (+2,82%).