Les prix du pétrole ont terminé en hausse lundi à New York, dopés par l'adoption par l'Union européenne d'un embargo sans précédent contre les exportations iraniennes d'or noir.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en mars, dont c'est le premier jour de cotation, a gagné 1,25 $ par rapport à la clôture de lundi, à 99,58 $ sur le New York Mercantile Exchange.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance a terminé à 110,58 $ sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en progression de 72 cents.

Les cours «ont réagi aux sanctions de l'Union européenne qui va interdire l'importation le 1er juillet (...) ce qui va forcer les pays européens à se tourner vers d'autres sources d'approvisionnement», a expliqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

Persuadés que l'Iran cherche à se doter de l'arme atomique sous le couvert de son programme nucléaire, les Occidentaux accentuent les pressions sur Téhéran depuis plusieurs mois pour lui faire abandonner ses activités d'enrichissement d'uranium. La République islamique nie de telles intentions.

Les ministres européens des Affaires étrangères se sont ainsi entendus lundi pour entériner formellement l'interdiction immédiate de tout nouveau contrat dans le secteur pétrolier avec l'Iran pour les pays européens.

L'annulation des contrats existants interviendra toutefois ultérieurement, au plus tard le 1er juillet, pour permettre aux pays plus dépendants de se retourner. L'Iran vend environ 20% de son pétrole aux pays de l'UE, notamment à la Grèce, à l'Italie et à l'Espagne.

Ces pays pourront en particulier se tourner vers l'Arabie Saoudite et le Koweït qui ont la possibilité de rapidement augmenter leur production, a noté M. Lipow, expliquant qu'en dernier recours, les Européens et les Américains pourraient puiser dans leurs réserves stratégiques.

Les analystes ont également pointé le recul du dollar face à l'euro. Le baril étant libellé en monnaie américaine, toute baisse du billet vert est avantageuse pour les investisseurs munis d'autres devises.

Le regain de vigueur de la monnaie unique, qui évoluait lundi au-delà de 1,30 $, était particulièrement alimenté par l'annonce d'un accord proche sur la dette grecque entre Athènes et ses créanciers privés, a souligné Bart Melek, stratège de TD Securities.

«Je suis confiant dans le fait que nous pourrons conclure un accord rapidement, de préférence cette semaine», a indiqué le commissaire aux Affaires économiques Olli Rehn.

Un accord sur ce point entre autorités grecques et créanciers privés du pays était attendu initialement pour ce lundi, de telle sorte que les ministres des Finances de la zone euro puissent en examiner les termes. Mais face aux difficultés rencontrées, l'objectif est désormais à Athènes d'avoir un accord sur la table d'ici le 13 février.

Dans le reste du monde, les violences se poursuivaient dans le nord du Nigeria, premier producteur africain de pétrole. La situation a connu une escalade vendredi avec au moins 184 morts dans plus de 20 explosions visant des musulmans.

Les analystes de JPMorgan ont remarqué dans une note que le fait que ces violences ethniques sont localisées dans le nord «dissipe les inquiétudes pour la sécurité du secteur pétrolier», situé dans le sud.