Le cours de l'or a poursuivi son net rebond cette semaine, soutenu par une demande asiatique toujours robuste et un regain momentané d'optimisme sur la zone euro, mais la menace de l'abaissement imminent de la note souveraine française l'a à nouveau fait trébucher vendredi.

OR

Le prix du métal jaune a conforté cette semaine le fort rebond entamé depuis début janvier, effaçant en partie la dégringolade des dernières semaines de 2011. Il s'est ainsi hissé jeudi à 1662,20$ l'once, son niveau le plus élevé en un mois.

L'or a notamment été soutenu jeudi «par le fléchissement du dollar face à un euro revigoré, après des émissions obligataires rassurantes par l'Italie et l'Espagne, et des propos encourageants de la Banque centrale européenne (BCE)» dont le président Mario Draghi s'est notamment félicité du soutien de l'institution au secteur financier, a expliqué Suki Cooper, analyste de Barclays Capital.

Le repli momentané du billet vert rendait en effet plus attractifs les achats de métaux précieux, libellés en dollars, pour les investisseurs munis d'autres devises.

De plus, le regain de confiance sur la zone euro a incité les opérateurs à se tourner à nouveau vers les actifs jugés risqués, tels que les Bourses ou les matières premières, un mouvements dont a également profité l'or.

La BCE a par ailleurs, comme prévu, maintenu son principal taux directeur au niveau historiquement bas de 1%.

«C'est une bonne nouvelle pour l'or. Tant que les taux d'intérêts dans la zone euro ne remonteront pas, les investisseurs auront tendance à placer leurs liquidités dans des actifs tangibles, comme les métaux précieux», qui sont de surcroît considérés comme un bon rempart contre les menaces inflationnistes, a réagi Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.

Cependant, l'or a abandonné une partie de ses gains vendredi, alors que les informations sur une abaissement de la note française poussaient les investisseurs à se détourner de concert des marchés de matières premières, et que le dollar bondissait à son plus haut niveau depuis plus de 16 mois face à l'euro.

«Un rebond durable du dollar limiterait les gains de l'or, mais, si la situation de la zone euro se détériorait de façon significative, cela pourrait à nouveau pousser les investisseurs vers l'or», qui bénéficierait dans ce cas de son rôle traditionnel de valeur refuge, a observé M. Kryuchenkov.

Le métal jaune restait par ailleurs aidé par une robuste demande asiatique, notamment en Chine (deuxième pays consommateur d'or après l'Inde), où les achats d'or s'accroissent considérablement à l'approche le Nouvel an lunaire du 23 janvier.

Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé vendredi à 1635,50$ contre 1616,50$ une semaine auparavant.

ARGENT

Calquant comme à son habitude ses mouvements sur ceux de l'or, le métal gris a grimpé jeudi jusqu'à 30,68$ l'once, un sommet depuis un mois, avant de freiner son ascension.

Signe de l'engouement des investisseurs, qui apprécient cette alternative moins onéreuse au métal jaune, les ventes de pièces d'argent par la Monnaie américaine (US Mint) ont atteint 110 tonnes lors de la première semaine de janvier (contre 199 tonnes pour tout le mois de janvier 2011).

L'once d'argent a terminé vendredi à 29,64$ contre 29,40$ sept jours auparavant.

PLATINE/PALLADIUM

Les prix des métaux platinoïdes ont profité d'un regain d'inquiétude sur l'offre mondiale, le producteur sud-africain Eskom ayant prévenu qu'il risquait de suspendre temporairement l'activité de certaines de ses mines en raison de coupures d'électricité et pour des raisons de maintenance.

L'Afrique du sud est le premier producteur mondial de platine, et le second de palladium.

L'once de platine a atteint jeudi 1509,37$, un plus haut depuis un mois, avant de clore la semaine juste sous 1500$.

Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a terminé vendredi à 1479$ contre 1410$ une semaine auparavant.

L'once de palladium a fini à 627$ contre 632$ le vendredi précédent.