Les cours des métaux industriels échangés au London Metal Echange (LME) ont nettement progressé cette semaine, dopés par les importations chinoises et un regain d'optimisme sur la zone euro, avant que la menace d'un abaissement de la note française ne limite leurs gains vendredi.

Les cours de base ont fortement progressé tout au long de la semaine, dopés par un cocktail de facteurs positifs : chiffres robustes des importations de la Chine (le premier pays consommateur de métaux industriels), fléchissement du dollar et signaux encourageants sur la zone euro.

Sur la seule séance de mardi, le cuivre a vu son prix grimper de 2,4%, revigoré par les chiffres particulièrement solides des importations de métal rouge de la Chine, montées en décembre au niveau historique de 508 900 tonnes, en hausse de 12% sur un mois et de 48% sur un an.

«Cela reflète un net accroissement de la demande des industriels chinois, qui tentent de répondre au maximum des commandes avant le Nouvel an lunaire (qui commence le 23 janvier)», tout en profitant du repli des cours enregistré ces derniers mois, a noté Dan Smith, analyste de Standard Chartered.

Mais cet embellie pourrait tourner court : ainsi, «les acheteurs chinois deviennent beaucoup plus prudent quand les prix du cuivre s'élèvent autour de 8000$, ce qui représente un peu d'incertitude pour les perspectives du marché», a prévenu Dan Smith.

«Les investisseurs ont aussi noté favorablement que l'inflation en Chine a continué de ralentir fortement en décembre (selon des chiffres officiels publiés jeudi), laissant la porte ouverte aux spéculations sur un assouplissement imminent de la politique monétaire de Pékin», susceptible de conforter les achats de matières premières du pays, a ajouté Edward Meir, du courtier INTL FCStone.

Par ailleurs, des signaux encourageants dans la zone euro, où l'Italie et l'Espagne ont réalisé jeudi des émissions obligataires rassurantes, sont venus apporter un soutien supplémentaire aux métaux. Ces emprunts «témoignent d'un certain apaisement des tensions sur le marché du crédit», a souligné M. Meir.

Cependant, «les prix des métaux sont montés beaucoup trop haut et beaucoup trop vite ces derniers jours, et il faut s'attendre dans les prochains jours à assister à un mouvement de prises de bénéfices», ont estimé vendredi matin les analystes de Commerzbank.

De fait, cela n'a pas tardé : l'ascension des cours a connu un brusque coup d'arrêt dès vendredi après-midi, alors que des informations sur un abaissement de la note souveraine française par l'agence de notation Standard & Poor's sont venues ébranler les marchés.

Le CUIVRE, baromètre du marché, a vu son prix bondir de près de 7% entre lundi et jeudi, jusqu'à 8117$ la tonne - son plus haut niveau depuis fin octobre.

Le NICKEL est monté à un plus haut depuis fin octobre, tandis que l'ALUMINIUM atteignait un sommet depuis novembre.

Les prix de l'ÉTAIN devrait progresser jusqu'à 25 000$ la tonne au second semestre 2012, soutenus par la demande dans l'électronique et un déficit de production persistant, en dépit de la vigoureuse reprise en décembre des ventes de l'Indonésie (premier exportateur mondial), a estimé l'Institut international de recherche sur l'étain (ITRI), cité par la Commerzbank.

Jakarta a annoncé mardi le report à début février du lancement d'une Bourse locale de l'étain, destinée à offrir une alternative au LME, faute d'un nombre suffisant de producteurs prêts à s'engager sur cette nouvelle plateforme.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 7955$ vers 11h30 contre 7485$ le vendredi précédent.

L'aluminium valait 2132$ la tonne contre 2037$.

Le plomb valait 2012$ la tonne contre 1959$.

L'étain valait 20 905$ la tonne contre 19 650$.

Le nickel valait 19 369$ la tonne contre 18 610$.

Le zinc valait 1954$ la tonne contre 1829$.