Les prix du pétrole ont fini en nette baisse à New York, se repliant en toute fin de séance alors que le marché spéculait sur un possible retard dans la mise en place d'un embargo européen sur le brut iranien.

Le baril de «light sweet crude» pour livraison en février a terminé à 99,10 $ sur le New York Mercantile Exchange, en baisse de 1,77 $ par rapport à la veille.

À Londres, sur l'Intercontinental Exchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a perdu 98 cents à 111,26 $, après avoir grimpé jusqu'à 115,12 $ vers 09h30, son plus haut niveau depuis le 9 novembre.

En hausse tout au long de la séance, les cours du pétrole se sont brusquement inversés à quelques minutes de la clôture.

«L'embargo (européen) sur le pétrole iranien semble être retardé de six mois ce qui a fait passer les prix en territoire négatif», a commenté Matt Smith de Summit Energy (groupe Schneider Electric).

Les dirigeants européens doivent décider d'un nouveau train de sanctions européennes lors d'une réunion le 23 janvier qui pourrait passer par un embargo sur le brut iranien.

Les prix sont soutenus depuis plusieurs semaines par les tensions entre les pays occidentaux et l'Iran accusé de vouloir se doter de l'arme atomique. Jeudi matin, les diplomates avaient indiqué que l'UE s'orientait vers une période de transition de six mois.

«Autrement, la plus grande partie de la séance s'est déroulée en territoire positif, soutenue par un renforcement de l'euro», a ajouté Matt Smith.

L'euro a profité du succès des émissions obligataires italienne et espagnole au début de la journée et des commentaires rassurants de la Banque centrale européenne concernant l'économie du Vieux continent.

Autre facteur positif pour les cours en début de séance, la situation préoccupante au Nigeria, premier exportateur de brut en Afrique.

Les syndicats du pétrole y ont menacé jeudi d'arrêter la production à partir de dimanche, en soutien à la grève générale contre la hausse des prix des carburants qui paralyse le pays depuis le début de la semaine.

«On ne peut pas dire que la demande n'est pas faible (aux États-Unis), parce qu'elle l'est. Mais vu les dynamiques géopolitiques et les perspectives de l'économie américaine, la situation n'est pas aussi négative pour les prix qu'il y paraît», a commenté Phil Flynn, de PFG Best.

Sur le front de l'économie américaine cependant, des indicateurs ont refroidi l'optimisme ambiant sur le marché depuis le début de l'année, limitant la hausse des cours. Les nouvelles inscriptions au chômage ont augmenté plus que prévu la semaine dernière, et les ventes de détail ont nettement ralenti leur progression au mois de décembre.

«Sans le risque majeur d'approvisionnement et les primes de risque associées, le prix du pétrole serait considérablement plus faible», ont estimé les analystes de Commerzbank.