L'agence gouvernementale américaine d'information sur l'Énergie (EIA) a une nouvelle fois révisé en baisse mardi sa prévision de consommation mondiale de pétrole pour 2012, pointant la fragilité de l'économie mondiale.

Dans son rapport mensuel, l'agence, émanation du département de l'Énergie, estime que la consommation d'or noir de la planète atteindra 89,4 millions de barils par jour (mb/j) cette année (+1,3 mb/j par rapport à 2011) et 90,9 mb/j l'an prochain (+1,5 mb/j).

Elle tablait auparavant sur une croissance un peu supérieure pour 2012 (89,6 mb/j).

Toutefois, les experts de l'EIA ont averti que «plusieurs grandes incertitudes» pourraient faire évoluer les cours de façon différente.

En particulier, avec la crise de la dette en Europe et la fragilité de la reprise aux États-Unis, «si la croissance économique ne parvenait pas à s'accélerer dans les pays de l'Organisation de coopération et développement économiques (OCDE), ou si la croissance ralentissait à l'extérieur de l'OCDE, une réduction de la demande pourrait entraîner une baisse des prix», écrivent-ils.

L'EIA, qui anticipait ces derniers mois une baisse de la consommation dans les pays industrialisés de l'OCDE en 2013, y entrevoit maintenant une «légère amélioration».

Pour les deux années à venir, la majorité de la croissance mondiale devrait provenir des pays émergents, avec en première ligne la Chine, le Moyen-Orient et le Brésil. L'EIA pointe cependant un ralentissement de la croissance de la consommation des pays non-membres de l'OCDE.

Côté offre, l'agence s'attend à un niveau de production mondiale stable, comptant notamment sur la poursuite de la reprise de la production libyenne ainsi que d'une augmentation de la production en Amérique du Nord, grâce à une hausse de la production de gaz de schistes aux États-Unis et de pétrole de sables bitumineux au Canada.