Le cours de l'or a fortement rebondi cette semaine, revigoré par l'annonce d'une action concertée des grandes banques centrales pour accroître la liquidité des marchés, qui a affaibli le dollar et dopé les investissements dans les métaux précieux.

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Après s'être replié depuis la mi-novembre, le cours de l'once d'or s'est nettement ressaisi cette semaine, bondissant de plus de 45$ sur la seule journée de mercredi, après l'annonce choc d'une action concertée de six des plus grandes banques centrales de la planète.

La Réserve fédérale américaine (Fed), la Banque centrale européenne (BCE) et leurs homologues britannique, suisse, canadienne et japonaise ont décidé de renforcer les échanges de devises entre elles afin de renforcer leur soutien à un secteur financier en manque de liquidités.

«Cette décision a donné un coup de fouet aux marchés, en apaisant les inquiétudes des investisseurs sur l'accès aux liquidités, en particulier en dollars... En conséquence, l'appétit pour le billet vert a diminué et le dollar a chuté face à l'euro, ce qui a stimulé tous les métaux précieux», a expliqué Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.

En effet, le net affaiblissement du dollar, face à un euro revigoré par le regain de confiance des opérateurs, rendait plus attractifs les achats d'or, libellés en dollars, pour les acquéreurs munis d'autres devises.

D'autre part, c'est précisément parce que les liquidités faisaient cruellement défaut aux investisseurs (en raison des difficultés des banques et du resserrement du crédit), que ces derniers tendent à délaisser le marché des métaux précieux depuis septembre, vendant leur or pour se procurer des dollars.

De son côté, la Banque centrale chinoise a abaissé mercredi le niveau de réserves obligatoires des établissement financiers du pays afin de leur permettre de prêter davantage pour stimuler l'économie.

Ce mouvement pourrait lui aussi conforter les achats d'or du géant asiatique, qui est avec l'Inde le principal pays consommateur de métal jaune dans le monde.

«L'assouplissement des politiques monétaires, partout dans le monde (la BCE devrait abaisser ses taux la semaine prochaine), avive les craintes de tensions inflationnistes», contre lesquelles l'or est réputé être un bouclier efficace, observait M. Kryuchenkov.

De plus, alors que persistent les inquiétudes sur la crise de la zone euro, «l'or devrait rester porté par un environnement économique mondial morose, et la demande d'investissement (par opposition à la demande du secteur de la joaillerie, ndlr) est robuste», rappelait Shiyang Wang, analyste de Barclays Capital.

Sur l'ensemble du mois de novembre, SPDR Gold Trust, le plus important fonds d'or coté dans le monde, a vu le niveau de ses participations monter de 4,5% à 1297 tonnes.

Et, au-delà des investisseurs privés, «l'appétit des banques centrales apportent encore un soutien supplémentaire aux prix de l'or, comme en témoigne cette semaine la Corée», a ajouté Shiyang Wang.

La banque centrale de Corée du Sud a annoncé vendredi avoir acheté 15 tonnes d'or, mettant en avant son désir de diversifier ses réserves.

Le cours de l'or est monté vendredi jusqu'à 1763,23 $ l'once, son plus haut niveau depuis la mi-novembre.

Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé vendredi à 1747 $ contre 1688,50$ une semaine auparavant.

ARGENT

Le prix métal gris a de nouveau épousé les mouvements de l'or, grimpant de 8% entre mercredi et vendredi.

L'once d'argent a terminé vendredi à 33,15$ au fixing du soir contre 31,24$ sept jours auparavant.

PLATINE/PALLADIUM

Les cours des platinoïdes, dont le principal débouché est l'industrie automobile, ont été soutenus par l'affaiblissement du dollar mais également par les chiffres solides des ventes de voitures aux États-Unis, qui ont bondi en novembre de 14% sur un an.

Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a terminé vendredi à 1559 $ contre 1529 $ une semaine auparavant.

L'once de palladium a fini à 653 $ contre 572$ sept jours plus tôt, gagnant jusqu'à plus de 16% au cours de la semaine.