Les prix du blé, du maïs et du soja ont rebondi cette semaine à Chicago après trois semaines de chute, profitant d'une certaine accalmie sur le front de la crise européenne malgré une demande qui reste morose pour la production américaine.

«Une fois de plus, l'attention s'est portée sur l'Europe, qui cherche à répondre au risque de défaut de paiement» d'un pays de la zone euro, a expliqué Bill Nelson, de Doane Advisory Services.

«Mon impression c'est que les courtiers se sentent un peu plus confiants que quelque chose va être fait. Le marché est un peu plus optimiste, ou plutôt un peu moins pessimiste», a-t-il ajouté.

Alors que les marchés paniquaient face à l'envolée des taux de dette publique de certains pays européens, comme l'Italie et l'Espagne, les grandes banques centrales de la planète ont annoncé mercredi une action concertée visant à faciliter les échanges de devises entre elles.

Le but est essentiellement de permettre aux établissements financiers européens, qui rencontraient de plus en plus de difficultés à se financer, d'accéder facilement aux liquidités, notamment en dollars.

«Les cours agricoles avaient subi une baisse excessive et les mesures des banques centrales ont ramené une certaine confiance», a estimé Bill Nelson, rappelant que la crise avait poussé les intervenants des marchés à «réduire leur exposition aux actifs risqués», y compris les matières premières.

Les investisseurs espèrent par ailleurs l'annonce de mesures concrètes lors du sommet européen des 8 et 9 décembre. Les attentes sont d'autant plus élevées que la chancelière allemande Angela Merket et le président français Nicolas Sarkozy doivent se rencontrer lundi pour préparer des propositions.

Les aléas de la crise européenne ont relégué au second plan des exportations américaines une nouvelle fois très décevantes pour le maïs et le soja, selon le dernier relevé du gouvernement fédéral.

«La concurrence de plus en plus forte de l'Amérique latine se fait ressentir par une baisse de la demande pour le soja américain. Depuis le début de la campagne agricole en septembre, les exportations ont été 50% plus faibles que l'an dernier. Sans la demande chinoise, les chiffres de la semaine dernière auraient même été négatifs, avec plus qu'annulation de ventes que de nouveaux contrats signés», ont souligné les analystes de Commerzbank.

Vers 11h20 vendredi, le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mars s'échangeait à 5,9950$, contre 5,90$ une semaine plus tôt sur le Chicago Board of Trade.

Le boisseau de blé à échéance décembre valait 6,25$ contre 5,89$ une semaine auparavant.

Le contrat sur le boisseau de soja pour livraison en janvier s'établissait à 11,37$ contre 11,0650$ sept jours plus tôt.