On ne pourra pas accuser Dominique Doucet, explorateur minier de longue date, d'avoir peur de ramer à contre-courant. Alors que les marchés sont frileux et que les investisseurs craignent le risque comme la peste, le PDG de Ressources Sirios compte financer ce mois-ci une nouvelle société née de l'essaimage de son entreprise.

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Exploration Khalkos rassemblera les projets de métaux de base et de lithium de Sirios, qui préfère se concentrer sur les projets de métaux précieux.

«Ça fait des années que l'idée de créer Khalkos mijote, explique Dominique Doucet. La conjoncture n'est pas idéale, la déprime est généralisée, mais, pour notre société, c'est le moment opportun.»

Pour Sirios, ce n'est pas une décision légère. L'entrée en Bourse de la nouvelle société coûtera 250 000$, alors que la capitalisation boursière de Sirios dépasse à peine les 5 millions.

Mais à 5 cents sur le TSX Croissance, le cours de l'action de Sirios [[|ticker sym='V.SOI'|]] ne lui permet à peu près pas de se financer sérieusement sur les marchés. L'essaimage, avec une action de base à 22 cents, permettra à Khalkos d'aller chercher entre 1,4 et 5,8 millions, espère M. Doucet. Cela devrait activer certains projets, au neutre en raison du manque de financement.

En séparant ainsi les sociétés selon le type de substance, comme la société l'avait fait pour ses projets de diamants avec la création de Dios, il y a une dizaine d'années, Sirios espère attirer davantage l'attention des investisseurs. «Quand ils choisissent une société, les investisseurs aiment savoir précisément quel type de substance est recherchée», note M. Doucet. Les projets de Sirios et Khalkos sont majoritairement situés à la Baie-James.

Sirios veut procéder rapidement. Le prospectus provisoire est terminé et Sirios espère obtenir les documents finaux dans les premiers jours de décembre. «Nous aurons seulement trois semaines pour aller chercher le financement», précise M. Doucet. C'est qu'une partie des actions émises seront accréditives. Or, si un acheteur veut profiter de l'abri fiscal pour 2011, il doit acquérir les actions avant le 31 décembre. Voilà ce qui presse.

Reste que l'enthousiasme pour les sociétés juniors n'est pas au rendez-vous actuellement. Depuis quelques mois, certaines d'entre elles évoquent la possibilité de retarder des projets d'exploration plutôt que de se financer sur le marché des actions, question d'éviter une trop forte dilution.

M. Doucet est bien conscient de l'humeur du marché, mais préfère y voir les avantages. «Nous arrivons à peu près seuls dans le marché, l'offre est réduite.»

Il faut dire que les explorateurs miniers ont cette faculté de toujours conserver leur optimisme. «La meilleure façon de lutter contre la conjoncture, c'est de faire quelque chose, philosophe M. Doucet, qui dirige Sirios depuis 1994. Nous, on passe aux actes.»