Les prix du pétrole ont fini au dessus de 100$ le baril mercredi à New York, soutenus par la contre-attaque des banques centrales face à la crise et de bons indicateurs économiques aux États-Unis, mais tempérés par un bond inattendu des stocks pétroliers américains.

Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de «light sweet crude» pour livraison en janvier a terminé à 100,36$, en hausse de 57 cents par rapport à la veille.

Les cours ont bondi à l'annonce d'une action concertée des banques centrales, dont la Banque centrale européenne (BCE) et la Réserve fédérale américaine (Fed), qui vont faciliter les échange de devises entre elles pour soulager le système financier.

«Tous les marchés ont décollé», a relevé Tom Bentz, de BNP Paribas.

«Ce qui a empêché les cours de monter, ce sont les nuages noirs qui s'accumulent sur l'économie. Ces nuages n'ont pas disparu, mais toute tentative d'améliorer la situation est une bonne chose pour l'économie mondiale et donc pour la demande de produits pétroliers», a-t-il expliqué.

En Chine, le deuxième pays consommateur mondial de brut, la banque centrale est aussi intervenue pour stimuler l'activité, en abaissant les niveaux de réserves obligatoires des banques, afin de leur permettre de prêter davantage.

Aux États-Unis, les embauches du secteur privé ont fortement augmenté en novembre, selon le cabinet ADP, qui estime les créations de postes à 206 000, bien plus que prévu et que le mois précédent. L'activité dans la région de Chicago s'est en outre accélérée, l'indice ISM la mesurant enregistrant une hausse inattendue.

Montés en matinée à 101,75$, les cours ont nettement ralenti leur hausse en fin de journée.

L'annonce des banques centrales «réduit le risque de calamité dans le système financier, au moins à court terme», a reconnu Bart Melek, de TD Securities.

«Mais le marché du brut est réticent à monter plus haut, parce que la croissance européenne continue de poser problème. Si l'on regarde les fondamentaux, la demande ne va pas être forte avant longtemps et avec les cours à plus de 100$, cela devient inquiétant pour l'économie américaine», a expliqué l'analyste.

L'euphorie du marché a aussi été tempérée par les statistiques hebdomadaires du gouvernement américain sur l'évolution des stocks pétroliers du pays, «négatives» pour les prix, a jugé M. Melek.

Les réserves de brut et de produits distillés (qui incluent le fioul de chauffage) ont fortement augmenté la semaine dernière, prenant à contre-pied les attentes des analystes.