Canadian Royalties, qui construit une mine de nickel dans la pointe nord de la province, a eu une mauvaise surprise qui retarde d'un an la construction de ses infrastructures portuaires sur le détroit d'Hudson: le sol s'affaissait à l'endroit où la société devait construire le quai.

Canadian Royalties, une ancienne junior québécoise, est une coentreprise détenue à 75% par la chinoise Jilin Jien Nickel et Goldbrook Ventures, de Vancouver [[|ticker sym='V.GBK'|]]. Son projet Nunavik Nickel est à quelques kilomètres de la mine Raglan (Xstrata).

Pour expédier le nickel qu'elle produira, Canadian Royalties doit construire des infrastructures portuaires à Baie-Déception, une centaine de kilomètres au nord, tout près du port de Xstrata. Alors que les travaux de préparation étaient en cours, la société a dû tout arrêter à la fin du mois de juillet.

«Problèmes structuraux»

En raison des «problèmes structuraux de géotechnique» (lire des problèmes de sol), Canadian Royalties est forcée de déplacer le quai d'un kilomètre et de demander des modifications aux sept permis obtenus de divers organismes réglementaires provinciaux et fédéraux (dont les ministères de l'Environnement, Pêches et Océans Canada et Transport Canada, etc.).

«Nous sommes à temps plein là-dedans», souligne Gail Amyot, vice-présidente, environnement et santé-sécurité, au cours d'un entretien téléphonique avec La Presse Affaires.

Couche d'argile ?

Canadian Royalties n'a pas encore en main le rapport officiel sur les causes de la complication et ne peut donc pas préciser les détails. Des informations glanées au congrès Québec Exploration, plus tôt cette semaine, laissent toutefois croire à la présence d'une couche d'argile problématique.

Canadian Royalties espère pouvoir amorcer la construction du nouveau quai en juin prochain, quelques mois à peine avant le début des opérations de la mine, prévu à la fin du troisième trimestre.

Or, la construction du port prend au moins une saison. Cela ne causera pas de retard dans les livraisons, indique toutefois Gail Amyot.

«Nous n'atteindrons pas notre pleine capacité tout de suite en démarrant, dit-elle. Il faudra un bon six mois de rodage et nous avons un entrepôt pour stocker le concentré. Le port devrait être prêt pour les premières livraisons.»

800 millions

Jilin Jien Nickel investit environ 800 millions pour le projet Nunavik Nickel, d'après ce que rapportait La Presse Canadienne à la fin août. Au plus fort de l'été, quelque 400 travailleurs s'affairaient à la construction du site industriel. La structure de l'usine a été complétée de façon à ce qu'on puisse installer les équipements à l'intérieur pendant la saison froide.

Le décapage du premier gisement est commencé. Avec les produits du décapage, la société élève des digues pour le bassin d'eau et le parc à résidus.

Pour la production, Canadian Royalties fera appel à 500 travailleurs pour occuper les 250 postes nécessaires. Selon le plan actuel, les travailleurs alterneront toutes les trois semaines.

Au printemps dernier, le projet Nunavik Nickel comptait des ressources de 22 millions de tonnes de minerai à une teneur moyenne de 0,93%. Des données bonifiées seront annoncées bientôt.