Les prix des métaux industriels sur le London Metal Exchange (LME), sont retombés cette semaine, effaçant une partie de leur envolée de la semaine précédente, plombés par les craintes sur l'activité manufacturière en Chine et les soubresauts de la crise en zone euro.

Alors qu'ils avaient vigoureusement rebondi la semaine passée, les métaux de base ont renoué cette semaine avec la prudence, dans un marché mis sous pression par la poussée de fièvre dans la zone euro après l'annonce lundi soir d'un référendum en Grèce sur le plan de sauvetage européen.

«Le scepticisme croissant sur l'accord conclu la semaine dernière dans la zone euro (pour venir en aide à la Grèce, ndlr) a accru les difficultés» sur le marché, alors que «l'euphorie laissait place à une vente massive des actifs jugés risqués», dont les métaux, a observé dans une note Robin Bhar, analyste de Crédit Agricole CIB.

Un indicateur chinois décevant publié mardi a également jeté un froid parmi les investisseurs et accéléré le repli des prix: contre toute attente, l'activité manufacturière du géant asiatique, premier consommateur mondial de métaux industriels, a sensiblement ralenti en octobre.

Un signale alarmant, d'autant que «le secteur manufacturier chinois devrait rester léthargique dans les prochains mois, étant donné l'affaiblissement du marché immobilier local et du recul des exportations» du pays, minées par les difficultés de l'Europe, son principal marché, a commenté Xia Fu, analyste chez Deutsche Bank.

Selon elle, «les métaux de base demeurent très vulnérables aux risques d'atterissage brutal de l'économie chinoise, d'une faillite mal préparée d'un pays en zone euro et aux cahots de la reprise américaine» dont témoignent les indicateurs économiques mitigés publiés récemment aux Etats-Unis.

Cependant, l'abandon du projet de référendum grec a finalement apporté un peu de soutien aux opérateurs en fin de semaine, tout comme l'annonce jeudi d'une hausse surprise jeudi des taux des la Banque centrale européenne (BCE) destinée à conforter l'économie.

«Les prix des métaux ont commencé à se reprendre jeudi (...) mais le marché reste sur des charbons ardents. Tant que la situation politique en Grèce ne sera pas stabilisée, la nervosité persistera», a indiqué William Adams, de la société britannique Fast Markets.

«Les cours continuent d'être dominés par les développements politiques de la zone euro, et ignorent les fondamentaux de l'offre et de la demande, pourtant largement positifs», comme en témoignent la chute au cours des derniers mois des stocks du LME et la hausse en septembre des importations chinoises de cuivre, a tempéré M. Bhar.

Autre facteur de fébrilité cette semaine sur le marché des métaux: le courtier américain MF Global, qui était l'un des 12 «traders» privilégiés sur le marché à la criée du LME londonien, a déposé le bilan lundi. L'institution a aussitôt suspendu l'accès de ses échanges à l'opérateur.

Le CUIVRE a perdu jusqu'à 6,5% sur les deux premiers jours de la semaine, mais a limité ses pertes les jours suivants, aidé par les pressions sur l'offre alors que se poursuit la grève paralysant la mine indonésienne de Grasberg (site représentant près de 4% de la production mondiale de métal rouge).

L'ÉTAIN a de son côté clairement résisté à la morosité, porté par des tensions sur l'offre minière. La majorité des producteurs d'étain d'Indonésie (premier pays exportateur mondial) ont annoncé lundi leur intention de prolonger jusqu'à la fin de l'année l'arrêt de leurs exportations, commencé il a un mois en vue de faire remonter les cours -- ce qui paralyse de facto plus de 30% de la production mondiale.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 7832 $ contre 8030 $ le vendredi précédent.

L'aluminium valait 2143 $ la tonne contre 2238 $.

Le plomb valait 2031 $ la tonne contre 2011 $.

L'étain valait 22 100 $ la tonne contre 21 850 $.

Le nickel valait 18 550 $ la tonne contre 19 769 $.

Le zinc valait 1943 $ la tonne contre 1928 $.