Le gouvernement du Québec a ouvert lundi la voie à un investissement de 2 milliards de dollars dans le secteur de l'aluminium dans la province francophone en acceptant de vendre à un consortium l'électricité nécessaire à l'agrandissement d'une usine.

Le gouvernement a indiqué qu'il autorisait le géant public Hydro-Québec a vendre à un tarif «grande puissance», dit tarif L, au consortium Aluminerie Alouette jusqu'à 500 mégawatts d'énergie supplémentaire en vue notamment de l'ajout d'une troisième série de cuves à l'usine de Sept-Îles, la plus importante des Amériques.

Le consortium Aluminerie Alouette, dont le Québec est actionnaire à 13,33%, réunit également Rio Tinto Alcan (40 %), Austria Metall (20 %), le norvégien Hydro Aluminium (20 %) et le japonais Marubeni (6,67 %).

Aluminerie Alouette a fait de l'octroi de cette énergie supplémentaire la condition essentielle à la réalisation de la troisième phase de son projet d'agrandissement de l'usine de Sept-Îles, à 900 km au nord-est de Montréal.

Les coûts de l'énergie représentent environ le tiers des coûts de production de l'aluminium.

Ce projet, évalué à 2 milliards de dollars, ferait passer la capacité de production d'aluminium de l'usine de 575.000 tonnes actuellement à environ 930.000 t par an, ce qui lui permettrait de maintenir sa position parmi les dix plus grandes dans le monde.

Outre l'ajout de 216 cuves aux 594 existantes, Aluminerie Alouette compte moderniser ses équipements et développer une nouvelle technologie à basse consommation d'énergie. 18 cuves sont actuellement dédiées aux activités de recherche et développement.

L'investissement créerait 300 emplois directs supplémentaires dans l'usine, qui compte actuellement 1000 salariés.

Aluminerie Alouette entend confirmer son investissement après la réalisation d'études d'ingénierie et l'approbation requise de ses actionnaires.

Riche en électricité hydraulique, le Québec abrite 9 des 10 usines d'aluminium établies au Canada.

«On y produit l'aluminium le plus 'vert' de la planète», a assuré à l'AFP M. André Martel, président et chef de la direction d'Aluminerie Alouette. Autrement dit, «avec l'empreinte carbone la plus faible au monde».

Grâce aux technologies utilisées, l'usine de Sept-Îles est aussi le leader mondial en termes d'efficacité énergétique, utilisant le moins de kilowatts/heures par tonne d'aluminium produite.

Par ailleurs, dans le cadre de l'accord annoncé lundi, le consortium s'engage à financer la construction d'un «pavillon universitaire» à Sept-Îles, offrant des locaux pour des formations de niveau universitaire, dont la ville manque jusqu'à présent. Il s'agit d'un investissement de dix millions de dollars.